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Maha Haddioui, l’ambassadrice du golf féminin au Maroc

On la surnomme l’ambassadrice du golf marocain. Un titre largement mérité pour Maha Haddioui, qui est tombée amoureuse du golf à l’âge de 12 ans. Un sport qui s’est imposé ensuite dans sa vie comme une évidence. Elle s’est accrochée à sa passion jusqu’à obtenir ses cartes pour le Ladies European Tour en 2010. Depuis, elle passe son temps sur les greens après avoir réussi à faire de sa passion un métier pour la vie.

Pour commencer, comment avez-vous été impactée dans votre pratique sportive par la pandémie du Covid19 ?

Tout d’abord, je n’ai pas pu jouer pendant trois mois qu’a duré la période de confinement au Maroc. C’est la première fois, depuis que j’ai débuté le golf à l’âge de douze ans, que je fais un break de plus de deux semaines. Bizarrement, le fait de poser les clubs et de me concentrer sur ma préparation physique m’a fait personnellement beaucoup de bien même si la période a été difficile.

D’autre part, nous sommes toujours impactés car nous nous sommes vus amputés de plusieurs tournois sur le circuit. 

Pour en revenir aux origines, comment s’est faite la découverte du Golf dont vous dites qu’elle est arrivée par hasard à l’âge de 12 ans ?

La maison de mes parents se situe à 10 minutes d’Agadir près de l’Oued Souss donc nous étions entourés de parcours de golf. Un jour, on est allé par hasard déjeuner avec mes parents dans un nouveau golf qui venait d’ouvrir. Avec ma sœur et deux autres copines, nous étions allées courir sur le parcours car on s’ennuyait. Cela n’a pas plu à l’un des responsables car nous prenions le risque de recevoir une balle. Il nous a alors emmenées au practice et nous a mis un club dans les mains. Ce qui est incroyable c’est que j’avais refusé au début car cela ne m’intéressait pas du tout. Je disais que c’était un sport de vieux. Ma mère a toujours voulu que l’on essaye tout et m’a dit d’essayer avant de dire que cela ne me plaisait pas. Et c’est là que je suis devenue dingue de ce sport. Un mois plus tard débutaient les vacances d’été et j’ai passé toutes mes journées au golf. Pour l’anecdote, mes parents me confisquaient parfois mes clubs pour que je puisse passer du temps en famille. Je m’entrainais tellement que j’en avais des cloques et les mains qui saignaient.

Après le Bac, votre voyage aux Etats-Unis va être une étape décisive dans votre carrière de golfeuse.

Après le Bac j’avais deux options : rester au Maroc ou aller en France. Mais je savais que ces deux options mettraient fin à mes ambitions de Golf. J’ai donc continué mes recherches pour une troisième option que j’ai finie par trouver aux USA. J’ai en effet obtenu une bourse d’étude pour une université américaine où je pouvais poursuivre ma passion. Partir aux Etats-Unis est l’une des meilleures décisions que j’ai prises dans ma vie, cela m’a permis de continuer à jouer, de m’améliorer et de gagner en autonomie. Là-bas j’ai pu jouer avec de très bonnes joueuses, alors qu’au Maroc je jouais surtout avec des garçons. 

En 2010, vous décidez de rentrer au Maroc. Deux ans plus tard vous obtenez votre carte pour le Ladies European Tour. Qu’est ce qui s’est passé pendant ces deux années et que représentait pour vous l’arrivée au Ladies European Tour ?

En effet, j’ai décidé de rentrer au Maroc en 2010. J’ai alors joué un dernier tournoi en Tunisie que j’ai gagné et c’est là que j’ai annoncé à ma famille que je voulais faire ma carrière dans le golf. Mais entre ce moment-là et mon entrée dans le Ladies European Tour, j’ai vécu deux années difficiles. 

Quand on n’a pas sa carte professionnelle, on ne peut participer qu’à quelques tournois, qui coûtent cher et qui ne rapportent pas beaucoup. Il était donc difficile de convaincre mes parents de la pertinence de mon choix. Leur expliquer qu’après avoir fait mes études pendant 4 ans, je n’étais pas encore prête à devenir autonome financièrement. Mais je n’avais en tête comme objectif que le fait d’avoir mes cartes pour les LET. Un rêve qui s’est enfin réalisé en 2012. 

C’était la première année où les cartes d’accès au LET s’organisaient au Maroc. Nous avons joué à Marrakech et j’étais motivée d’autant plus que ma mère m’avait dit que si je ne décrochais pas ces cartes ce jour-là, il fallait que je commence à chercher du travail. Donc devenir la première joueuse arabe à réussir cet exploit était juste incroyable pour moi.

Accéder au LET c’était un objectif mais ce n’était qu’un début. Quand vous avez la carte il faut pouvoir la garder et seules 80 joueuses y arrivent chaque année. Les autres repassent par la case départ aux phases de qualifications.

Comment voyez-vous le Golf féminin dans le monde, et au Maroc ?

Le golf féminin n’est pas aussi médiatisé que le masculin. Ce qui fait qu’il n’a pas vraiment la place que j’estime qu’il devrait avoir à cause des Droits TV, retransmissions, marchandising… Mais autant le golf masculin est à son pic autant il y a une opportunité incroyable pour le golf féminin où il y a encore beaucoup de choses à faire. Cela intéresse d’ailleurs de plus en plus les gens un peu partout dans le monde. 

Au Maroc, quand j’ai commencé il y avait déjà une professionnelle, Mounia Amalou et Lalla Soumya Ouazzani. Ce sont des personnes qui m’ont inspirée. Qui m’ont donné envie de m’améliorer. Mais aujourd’hui, le golf féminin est la locomotive du golf tout court. Il y a de très bonnes joueuses, de bons espoirs comme Ines Laklalech. Nous avons aussi beaucoup de chance car nous avons une fédération qui est très dynamique avec à sa tête le prince Moulay Rachid. Une fédération qui ne fait aucune discrimination entre femmes et hommes. Donc c’est juste une question de temps avant d’avoir beaucoup plus de filles marocaines sur le circuit. 

En 2019, la sud-coréenne Jin Young Ko a battu le record du monde du plus grand nombre de trous sans concéder un bogey. Un record détenu depuis 2000 par Tiger Woods. Pourtant elle est moins connue que lui. Est-ce la faute des médias ? 

Le Golf féminin est certes moins médiatisé car il rapporte moins d’argent donc est moins mis en avant. Mais il est en train de grandir. Le golf masculin a la chance d’avoir une star comme Tiger Woods qui est la raison pour laquelle les joueurs professionnels gagnent aujourd’hui autant d’argent. Le golf féminin a besoin d’une figure équivalente qui mobilise les foules. C’est aussi une question de personnes. Des golfeuses comme la suédoise Annika Sörenstam ou encore l’américaine Lexi Thompson ou sa compatriote Michelle Wie étaient des figures qui ont permis un boom dans le golf féminin. 

Le Maroc est un pionnier dans la mise en avant du golf féminin. Chez nous, le tournoi fait partie du circuit international. Il est aussi le premier tournoi où les femmes et les hommes ont joué en même temps dans un tournoi du premier circuit. Nous jouons la même semaine et sur le même golf. Pourtant le « prize money », le prix, n’est pas le même. Les femmes gagnent à la fin 4 à 5 fois moins que les hommes. 

Le fait qu’on joue en même temps permet d’ailleurs de constater ces différences en termes d’argent mais aussi d’intérêt médiatique. 

L’explication est toute simple : Le tournoi masculin rapporte de l’argent, car les droits télévisuels masculins sont vendus assez cher. Les organisateurs du tournoi doivent payer pour avoir une couverture télévisuelle pour le tournoi féminin alors qu’ils sont payés pour la couverture du tournoi masculin. Telle est la différence. Par conséquent, les golfeuses ont beaucoup plus de mal à trouver des sponsors que les golfeurs. Les sponsors préfèrent en effet mettre de l’argent là où il y a un intérêt médiatique. 

Qu’en est-il de votre propre expérience en termes de sponsoring ? 

Je considère personnellement que j’ai été très privilégiée et c’est une chance de pouvoir vivre de ma passion. J’ai eu la chance d’être accompagnée par l’association Trophée Hassan II et aujourd’hui par la fédération marocaine de golf et par Taghazout Bay, le golf où je m’entraine à Agadir, depuis près de six ans. Il y a aussi Ping qui me fournit en clubs.

J’ai donc beaucoup de chance d’avoir des partenaires qui ont confiance en moi et qui m’accompagnent dans mes rêves. Car en général, c’est plus difficile pour une femme, même si je n’ai jamais ressenti cela au Maroc.

La médiatisation permet aussi de voir apparaître des modèles qui peuvent inspirer les plus jeunes. Quel est votre modèle dans le golf au Maroc et dans le monde ?

Tiger Woods qui était à son apogée quand je commençais a toujours été mon modèle. Sinon il y a des sportives qui ont marqué ma jeunesse et qui m’ont beaucoup inspirée. Je pense notamment à Nawal Moutawakil ou Nezha Bidwane qui sont pour moi des modèles dans le sport, dans la vie et dans la gestion de leur post-carrière. 

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