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Nouhaila Bouhaj : “Le rugby n’est pas réservé aux hommes.”

La pandémie du Coronavirus, le confinement et l’arrêt des compétitions de rugby féminin au Maroc depuis mi-2018 n’ont pas mis fin aux espoirs des rugbywomen de Marrakech. En fait, leur passion pour le jeu et pour le rectangle vert s’est accentuée durant la longue période de confinement. Nouhaila Bouhaj est l’une des joueuses du club féminin Nahda de Marrakech. Malgré les difficultés financières et les mentalités conservatrices, la jeune athlète fait de gros efforts pour poursuivre sa carrière sportive grâce à sa détermination et aux encouragements de sa famille.

“Le rugby n’est pas un sport violent, et ce n’est pas uniquement un sport masculin, comme tout le monde le pense”, dit Nouhaila, le sourire sur le visage. Joueuse de rugby dès sa dix-septième année, elle pratique ce sport depuis deux ans dans le club Nahda de Marrakech, qui a formé plus de 70 joueuses depuis sa création en 2017. Nouhaila met tout en œuvre pour changer le regard de la société sur les femmes du rugby, sport qu’elle considère comme « incroyable », et qui mérite un peu de temps pour être découvert avant de porter un jugement définitif.

Nouhaila essaie de poursuivre son projet malgré les difficultés auxquelles elle est confrontée. Elle habite dans la banlieue de Marrakech, dans une zone située à plus de 15 km du terrain d’entraînement. Néanmoins, elle arrive à l’heure et s’entraîne. Elle échange le ballon avec ses coéquipières, les affronte avec agilité et dextérité sur le terrain, comme si elle n’avait pas passé 45 longues et fatigantes minutes dans un bus pour se rendre au stade.

Ne pas abandonner malgré toutes ces difficultés aide Nouhaila à convaincre ses amis et collègues de l’importance de ce qu’elle fait, pour elle-même d’abord, et ensuite pour les jeunes filles. L’absence de moyen de transport est ce qui inquiète Abdelwafi El Mokhtari, président et entraîneur de l’équipe de rugby Nahda de Marrakech. Il explique que de nombreuses joueuses abandonnent et quittent l’équipe après une courte période en raison de la difficulté à se rendre sur le lieu d’entraînement, et de l’incapacité de l’équipe à leur fournir un moyen de transport.

Le défi du transport

“Lorsque nous sommes sur le point de nous déplacer pour une rencontre de rugby, les filles sont absentes et ne se présentent pas à l’heure, car elles ne peuvent pas sortir dans le noir ou tôt le matin”, ajoute l’entraîneur. Une heure de décalage entre le passage des bus oblige par conséquent Nouhaila à quitter précipitamment le terrain à la fin de sa séance d’entrainement pour aller se changer, afin de ne pas rater le bus. La milieu de terrain lors des matchs de rugby reste impassible face à cette situation, car elle estime que ces difficultés vont l’aider à construire son caractère et la conduire un jour vers les « sommets » dans son sport favori.

La carrière de Nouhaila dans le rugby a débuté à l’école. L’équipe Nahda de Marrakech lui permet aujourd’hui de participer à de grandes compétitions locales et nationales, où les filles reçoivent (tout du moins avant l’épidémie du Coronavirus) une session théorique hebdomadaire par un enseignant et arbitre de rugby international portant sur les règles et la tactique du rugby, et deux sessions de formation sur le terrain pour la préparation physique et les matchs.

Cependant, la pandémie a réduit le nombre de sessions de formation. Il ne reste qu’une seule classe tous les dimanches sur le terrain du complexe sportif d’Al-Zaraqtouni. “Ce n’est pas suffisant pour construire une forte équipe de rugby féminine, il faut plus d’heures pour être forte”, déclare le président d’équipe.

« Notre objectif dans l’équipe est d’aider ces filles à construire leur avenir grâce au sport et à travers le rugby », déclare Al-Mokhtari, le président de l’équipe. Bien que de nombreuses coutumes et traditions empêchent parfois d’atteindre cet objectif. Certaines athlètes féminines, par exemple, ont quitté les terrains de sport immédiatement après leur mariage. Pour le président, cela reflète le mauvais regard de la société envers la femme sportive et le fait que les familles acceptent rarement l’idée que leurs filles pratiquent le rugby.

Nouhaila a de la chance de ce côté-là. Elle bénéficie d’un grand soutien et d’encouragements de la part de sa famille, ce qui la pousse à continuer son chemin malgré le fait que l’équipe n’ait remporté aucun titre depuis sa création. De plus, depuis qu’elle est tombée amoureuse du rugby, elle a choisi de ne pas s’offusquer de ceux qui critiquent son choix sportif, même si elle estime que “la société marocaine considère que seuls les hommes ont le droit de pratiquer le sport”. Lorsqu’elle invite ses amies au stade pour assister à ses matchs ou à ses entraînements, pour les convaincre de son utilité et du plaisir qu’il procure, celles-ci en ont peur et hésitent, car selon elles c’est un sport réservé aux hommes.

Malgré toutes les difficultés, le club Nahda de Marrakech, qui accueille cette année 25 athlètes féminines, dont la plus jeune a 13 ans, espère changer la façon dont les filles et la société perçoivent le rugby. Les responsables de l’équipe accueillent des joueuses issues des écoles du secteur, ce qui représente 9 équipes scolaires à Marrakech. La loi 30.09 relative à l’éducation physique et aux sports permet des partenariats avec des écoles, et « le résultat depuis sa création jusqu’à présent est honorable », déclare l’entraîneur Al-Mukhtari. Ce dernier se concentre sur la formation des filles à la théorie et à la pratique pour tout ce qui touche au rugby, afin de faciliter leur prise de décision et de rejoindre l’équipe Nahda de Marrakech.

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