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Voile et sport, entre débats et réalité

Le port du voile a longtemps fait l’objet d’une prohibition ferme dans les différentes compétitions sportives féminines, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Son acceptation par la FIFA remonte à 2012. Celle-ci a ouvert la voie à d’autres sports.

Dans une interview accordée à TAJA, le Prince Ali de Jordanie, Président de la Fédération de football jordanienne, s’était exprimé au sujet du port du voile dans le football. Un sujet que le Prince jordanien connait ben puisqu’il était à l’origine de l’amendement de la loi 4 du football par l’IFAB (International football Association Board) en 2012, durant son mandant d’adjoint au président de la FIFA en Asie. 

Son intérêt pour cette question remonte aux qualifications pour la Coupe du Monde de 2012, lorsqu’il devait assister à un match disputé par l’équipe féminine jordanienne et son homologue iranienne. Le match n’a pas pu avoir lieu, car les joueuses iraniennes portaient toutes le voile. Or les lois de la FIFA interdisaient le port de tout signe religieux lors des qualifications pour la Coupe du Monde.

Les législateurs justifiaient alors leur réticence par le facteur risque du port du voile, qui pouvait conduire, par exemple, à des problèmes d’évacuation de la sueur. 

Le Prince Ali a alors constitué une équipe pour se pencher sur la question. Des témoignages d’experts scientifiques avaient contredit les arguments de la FIFA (évacuation de la sueur, risque de strangulation…).

Le Prince finira par avoir gain de cause en 2012 et la FIFA accepte l’amendement de la loi, qui introduit dorénavant l’autorisation du port ou du non-port du voile. 

Avant le texte porté par le Prince, le voile n’était que rarement apparu lors d’événements sportifs internationaux. La première fois qu’une athlète voilée avait pris part aux Jeux Olympiques c’était à Atlanta en 1996. Lyda Fariman était alors la tireuse pionnière, mais également la porte drapeau iranienne. 

Depuis s’est alors entamée une longue lutte indirecte, notamment illustrée par des femmes qui se présentaient voilées aux épreuves, afin de défendre leur droit de porter le voile islamique. Un débat qui mélangeait culture, politique et religion. 

Finalement, un consensus a été trouvé d’appréhender le port du voile comme étant un signe culturel et non religieux. L’IFAB a ensuite autorisé, en 2014, le port d’un couvre-chef pour les hommes sikhs. C’est la première fois que la FIFA revient sur une décision précédente. 

Depuis, de nombreuses fédérations sportives ont assoupli leurs règles concernant le sujet. Il s’agit notamment de la Fédération mondiale de Karaté en 2013. La World Athletics, quant à elle, anciennement IAAF, qui n’avait en réalité pas de texte allant contre le port du voile, le tolèrera durant les Jeux Olympiques de Londres 2012. Une grande opportunité commerciale pour les équipementiers sportifs, comme Nike qui commence alors à commercialiser un nouveau produit : le voile pour les sportives. 

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