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Julyana Alsadeq : la championne qui fait rêver les Jordaniennes

Lorsque le joueur jordanien de taekwondo, Yazan Alsadeq, est monté sur le podium en 2008, remportant la médaille d’or au Championnat du Monde Junior, sa sœur cadette, Julyana Alsadeq a été bouleversée. La scène était puissante pour cette jeune de quatorze ans voyant le frère qui a été élevé à ses côtés recevant la précieuse médaille et les couleurs de son drapeau flottant. Un moment historique, suivi d’une décision historique que prend Julyana, de poursuivre le même chemin que son frère, en choisissant la professionnalisation pour décrocher des titres régionaux et mondiaux.
Julyana Alsadeq

Julyana a remporté une partie de ces titres auxquels elle aspirait quand elle était jeune. La seconde partie de son rêve était de se qualifier pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020, c’est ce que la taekwondoïste, 3ème au classement mondial, a réussi à exaucer. Un ticket obtenu lors des qualifications asiatiques des moins de 67 kg après que son adversaire, la joueuse de l’équipe du Bhoutan, se soit retirée de la demi-finale.

Cette petite fille qui rêvait d’atteindre la gloire olympique, avait moins de 26 ans lorsqu’elle a accédé aux Jeux olympiques pour la première fois. La tête du classement en Asie, a représenté son pays aux Jeux Olympiques, comme elle a représenté chaque femme et fille jordanienne qui a en tête ce qui est arrivé à Julyana au moment où son frère a été couronné.

Elle savait pertinemment qu’elle est une joueuse d’arts martiaux et qu’elle doit devait travailler durement pour hisser le drapeau de son pays comme son frère l’a fait un jour. Elle était en même temps consciente du rôle qu’elle jouait désormais dans la société jordanienne, et et de la fierté des Jordaniennes, qui voient une taekwondoïste et audacieuse émerger de leurs rangs.

Au premier semestre 2022, la star jordanienne a été couronnée de six médailles colorées, dont la plus importante est la médaille d’or dans la catégorie -67 kg, qu’elle a remporté aux Championnats d’Asie en Corée du Sud. De plus, elle a remporté la médaille d’argent au Championnat Grand Prix classé 6 étoiles qui a eu lieu à Rome et qui a connu la participation des 32 meilleurs joueurs masculins et féminins de chaque poids.

Plusieurs sports, un seul objectif

 

La championne jordanienne a terminé ses études en éducation physique et se consacre désormais à plein temps au Taekwondo et à ses entraînements intensifs, en particulier pour les professionnelles. Cependant, la Fédération Jordanienne de Taekwondo lui a facilité le chemin en la suivant du début de son parcours jusqu’à aujourd’hui. “Il y a un suivi de la part de la Fédération Jordanienne de Taekwondo, pour toutes les concentrations nationales et internationales et pour les participations à toutes les étapes, jusqu’à ma qualification pour les JO », raconte la sportive qui a débuté sa carrière comme gymnaste lorsqu’elle était petite.

De la gymnastique, Julyana est passée au taekwondo, la passion de son père. C’est lui qui a initié de nombreux Jordaniens à ce sport. C’est aussi lui qui a remarqué l’émergence du talent de sa fille Julyana. “Mon père a remarqué mon talent quand j’étais petite, et étant donné que je suis née dans une famille d’athlètes, j’ai été fortement soutenue dans ma carrière sportive. C’est mon père qui m’a tracé le chemin pour devenir une professionnelle du taekwondo”, se souvient l’athlète jordanienne.

Julyana n’avait pas l’intention de devenir une professionnelle, mais le souvenir du couronnement de son frère ne l’a jamais quittée. Un an après la finale du Championnat du Monde Junior, “en 2009, j’ai rejoint les rangs de l’Équipe Jordanienne de Taekwondo, puis j’ai commencé à participer à des des compétitions nationales. C’est à ce moment-là que j’ai senti que j’étais une joueuse talentueuse et je pouvais tracer mon chemin dans le monde du taekwondo”, raconte Julyana Alsadeq à propos de cette période.

L’athlète jordanienne n’a eu besoin que de quelques mois pour décrocher la première médaille de sa carrière. En 2009, elle a remporté la médaille d’argent au Championnat arabe. C’était un sentiment étrange qu’elle avait lors de sa première participation à un tournoi de cette taille. “C’est un sentiment étrange qui m’a envahie, d’autant plus que c’est ma première participation et que je ne possède pas l’expérience nécessaire. Cela a été une grande motivation et une valeur ajoutée pour les compétitions à venir”.

Après ce premier accomplissement, Julyana Alsadeq a accumulé l’expérience nécessaire pour remporter plus de médailles et rencontrer des concurrents de différents pays du monde. En 2018, elle a réussi à remporter la première médaille d’or de l’histoire de la Jordanie et et du Monde arabe dans le sport du taekwondo, catégorie -67 kg aux Championnats d’Asie. Après cela, elle a remporté deux médailles de bronze au tournoi du Grand Prix de Taekwondo 2018, qui s’est tenu dans la capitale russe Moscou. De plus, elle a remporté deux médailles de cuivre aux Jeux de la Solidarité Islamique, et de nombreuses autres médailles dans plusieurs tournois classés.

“Julyana est douée pour jouer avec les deux pieds et sa grande force physique ainsi que son expérience dans ce sport lui permettent de battre n’importe quelle athlète et d’obtenir un résultat satisfaisant. Et le fait de grandir dans une famille sportive l’a aussi beaucoup aidée à devenir ce qu’elle est aujourd’hui”, résume Fares Al Assaf, l’entraîneur technique de Julyana, pour expliquer les raisons de ses résultats positifs au niveau mondial. Ce, sans compter son implication et son acharnement, avec des entrainements pouvant atteindre 12 séances par semaine.

La taekwondoïste Julyana Alsadeq cherche à contribuer, à travers ses exploits, à la sensibilisation des jeunes filles à l’importance du sport dans la vie. Elle appelle également toutes les familles à encourager leurs filles à pratiquer des sports, en particulier le taekwondo, pour se défendre et protéger leur entourage. Elle aimerait partager, avec les filles et leurs pères, son expérience unique avec sa famille. Conscientes que de nombreux pères empêchent leurs filles de pratiquer une activité sportive, ce qui réduit leurs chances et enterre leurs capacités et leur créativité.

 

 

 

 

 

 

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