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En Afghanistan, les salles de sport interdites aux femmes

À partir du 10 novembre 2022, les femmes ne pourront plus accéder aux salles de sport, à Kaboul, en Afghanistan. Une décision annoncée par le ministère de la Promotion de la Vertu et la Prévention du Vice et qui fait bien des remous. Alors qu’ils ont prétendu, au lendemain de leur accès au pouvoir, à la protection des droits de la femme dans le pays, les talibans n’ont pas tenu leur promesse. Depuis le 15 août 2021, ils ne font que restreindre les libertés de la gent féminine dans le pays.

Les dirigeants afghans ont réussi à mettre en œuvre, le 10 novembre 2022, une disposition visant à interdire aux femmes l’accès aux salles de sport. Alors que celles-ci avaient la possibilité, auparavant, de s’y rendre selon un calendrier fixé par la loi (c’est-à-dire lorsque ces espaces n’étaient pas fréquentés par les hommes), aujourd’hui, changement de la donne. Les patrouilles de police se mobilisent de plus en plus pour veiller au respect de la nouvelle mesure.

« Cette décision, actuellement en vigueur à Kaboul, a été prise à la suite du non-respect de la charia par certaines personnes. Elle s’étendra bientôt sur tout le territoire afghan », déclare Mohammed Akif, porte-parole du ministère de la Promotion de la Vertu et la Prévention du Vice. Il explique qu’« au cours des quinze derniers mois, de nombreuses femmes se retrouvaient avec des hommes dans les mêmes salles et que souvent leurs entraîneurs étaient du sexe opposé ». Propos démentis par une coach de sport qui a préféré garder l’anonymat. Elle précise que les adhérentes ont toujours respecté les indications qui leur sont imposées, les milieux mixtes leur étant impossible d’accès.

Situation déplorable

Avec un étau qui se resserre de plus en plus, les Afghanes qui souffrent de cette idéologie contraignante, se sont lancées dans un mouvement de protestation pour revendiquer leur droit à l’accès aux salles de sport. Manifestations qui ont été réprimées avec violence. Beaucoup de femmes ont été également arrêtées « pour servir de leçon aux autres ».

Le mouvement taliban affirme que cette décision n’a pas été prise dans le but d’étouffer les femmes et de les priver de leurs droits, mais que le respect de la charia s’impose dans des cas où hommes et femmes risquent de se retrouver dans un même endroit.

Avant l’arrivée au pouvoir des talibans, les femmes jouissaient d’une certaine marge de liberté en Afghanistan. Elles pouvaient travailler et aller à l’école plus librement, en plus d’exercer des activités ludiques de manière relativement décontractée. Depuis leur retour, la situation s’est considérablement détériorée pour les Afghanes. Bien que le régime ait déclaré qu’il ne réprimerait pas les femmes, de nombreuses filles se retrouvent actuellement à la maison parce que ne peuvent aller à l’école, plusieurs femmes ont été expulsées de leur lieu de travail dans le secteur public ou sont empêchées de voyager seules en dehors de leur ville.

Ce n’est pas la première fois que le pays connaît de telles réactions. En septembre 2021, Les femmes se sont mobilisées dans les rues au lendemain de la suppression d’un ministère qui était destiné à la protection des droits de la femme par le gouvernement afghan.

 

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