Bouchra Hajij est la première Marocaine à accéder à la présidence de la Confédération Africaine de Volleyball. « Pour moi, accéder à ce poste représente un honneur mais surtout une mission. C’est une preuve, si besoin, des capacités des femmes marocaines, arabes et africaines et de leur légitimité à assumer de lourdes responsabilités dans les divers organismes et organisations sportives locales, continentales et internationales. » C’est avec ces mots que Bouchra Hajij a commenté son élection à ce poste.
Hajij était une joueuse d’équipe locale au Maroc avant de rejoindre les rangs de l’équipe nationale féminine de volleyball. « J’ai pratiqué en tant que joueuse avant de partir vers des horizons plus larges : la présidence de la Fédération marocaine, membre de la Fédération internationale et Africaine, pour accéder par la suite à des positions sportives internationales en tant que membre de la Fédération internationale et membre du comité de la Culture et du patrimoine du Comité international olympique », ajoute Hajij.
Quant aux réactions de la société face à la pratique du sport par les femmes à ses débuts, Bouchra Hajij dit : « la vérité est que la société marocaine dans son ensemble a subi des changements radicaux dans le domaine des droits civils en réduisant les différences et les formes de discrimination entre les hommes et les femmes. Les exploits sportifs des championnes marocaines au niveau des championnats du monde et des Jeux Olympiques y ont contribué. Je voudrais mentionner ici la championne olympique Nawal El Moutawakel et la championne Nouzha Bidouane, qui ont consacré les capacités et les compétences des femmes marocaines, arabe et africaines.
Le volleyball féminin au Maroc
Les Jeux méditerranéens de 1983 organisés au Maroc ont constitué les véritables débuts du volleyball féminin marocain, l’équipe nationale marocaine étant montée sur le podium pour occuper la troisième place. La présidente de l’Union africaine souligne l’importance de l’attention accordée aux sports scolaires au Maroc depuis des décennies pour motiver les filles à faire du sport. Les écoles sont considérées comme «la véritable source d’éclosion des talents sportifs et du développement du nombre des pratiquants et pratiquantes d’activités sportives ».
Sans oublier les complexes socio-sportifs, « le Maroc s’est concentré sur l’amélioration de l’infrastructure des installations et des structures sportives, y compris les stades et les salles couvertes, et sur la généralisation de leur construction dans tout le royaume. L’une des actions les plus importantes que réalise le Royaume est la construction de stades de proximité : dans les quartiers les plus populaires, les villages et les petites villes, et même dans les zones les plus reculées du pays, y compris les régions désertiques. Dans ces dernières nous avons réussi à créer une ligue régionale qui comprend un certain nombre de clubs de volley-ball dans les villes de Laâyoune – Dakhla – Boujdour, et qui bénéficie de mon soutien matériel et moral, en tant que présidente de fédération, pour rejoindre la trajectoire ascendante que connaît le sport marocain.
Bouchra Hajij confirme que, depuis son premier mandat à la présidence de la Fédération royale marocaine de volleyball, elle a placé en tête de ses priorités le développement du sport féminin. « J’ai travaillé à l’introduction de plusieurs amendements aux textes juridiques qui sont injustes envers la composante féminine, sur la base de l’approche genre, en particulier l’élimination des différences concernant le seuil de compensation financière allouée aux cadres et aux cadres techniques, aux gérantes, arbitres et entraîneuses, ainsi que les différences en termes de représentation féminine au sein des bureaux des clubs nationaux et des ligues régionales “.
L’approche genre comme programme
Un engagement en faveur de l’égalité que l’on retrouve des années plus tard dans le programme sur lequel la présidente de la Confédération africaine a été élue.
« J’ai consacré une partie importante de mon programme électoral à la pratique féminine sous le titre « Approche genre », par lequel je me suis personnellement engagé à promouvoir la participation féminine africaine dans tous les domaines, la gestion, le management, l’arbitrage et la pratique réelle en tant que joueuses, donnant ainsi à la femme africaine une portée plus large au sein de la fédération en général.
Nous avons interrogé Bouchra Hajij sur les défis qui l’attendent aujourd’hui au niveau africain, dans le contexte de la pandémie du Coronavirus, qui a affecté négativement les budgets de toutes les activités et organisations sportives au niveau mondial.
« Il est vrai que les futurs programmes sont liés à la mobilisation des efforts pour lutter contre l’épidémie de Coronavirus, mais cela ne nous empêche pas de travailler avec le reste du bureau de direction de la Confédération africaine pour réformer le système de volleyball africain, en nous appuyant sur les principes de bonne gouvernance et de transparence, en plus de la promotion du volleyball féminin. Il n’y a pas de contestation sur l’importance et le rôle des médias sportifs dans ce domaine. »