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Hind Abatorab …la pilote automobile des circuits de vitesse au Maroc.

Sa passion pour le volant date depuis sa tendre enfance, ce qui fait qu’elle ne rate plus aucune occasion pour s’y prendre. Son père, propriétaire d’une auto-école, l’y emmenait avec lui, alors qu’elle n’avait que six ans et l’installait dans une voiture d’apprentissage, aux côtés d’un moniteur. Apprendre en observant, comme le font tous les enfants, telle était la devise du papa. Hind Abatorab lui est reconnaissante pour les moments qu’elle a passés avec lui et qui l’ont conduit à devenir la première pilote automobile en circuits de vitesse au Maroc.
هند أبا تراب
Hind Abatorab

La carrière de la championne marocaine, Hind Abatorab, en course automobile, s’étale sur environ 14 ans. L’absence de soutien financier nécessaire à la poursuite d’un tel parcours professionnel ne l’a pas empêché d’y prendre plaisir et de surmonter toutes les embûches. Cette native d’El Jadida (centre-ouest du Maroc), s’est battue, tout le long de ces années, avec l’aide de son père qui ne l’a jamais abandonnée, jusqu’à ce qu’elle ait réussi à s’imposer dans le monde des courses automobiles, au Maroc, en 2009. Ce résultat n’aurait pas été possible sans l’effort et la persévérance déployés à cet effet.

Une passion pour les voitures

Alors enfant, Hind était fascinée par les défilés de son père en voiture, lors des fêtes nationales marocaines : « les mouvements acrobatiques suscitaient mon attention, raison pour laquelle je me suis penchée vers ce sport », raconte Hind, championne marocaine de la course automobile pour cinq fois consécutives, à Taja sport. Elle concourt avec les conducteurs masculins, qui, pour la plupart, respectent son talent et son audace.

« Que de fois j’ai entendu dire que les sports mécaniques sont exclusivement masculins et que la femme n’y a pas sa place. Que de fois aussi les conducteurs se mettaient en binôme, intentionnellement, pour me tendre un piège et heurter ma voiture afin de m’écarter de la course », se désole la seule marocaine qui participe aux championnats de courses automobiles. En solo dans un sport qui se fait dur pour les femmes, Hind constitue l’exception. Aux coûts élevés des voitures, s’ajoute la difficulté relative au « soutien financier qui est relativement faible, surtout lorsque l’on sait que les dépenses de l’athlète sont assez élevées », comme le précise Hind qui a pris part aux courses (non compétitives) en Espagne, en France et au Qatar où les sports mécaniques ont connu une nette évolution.

Un sport au coût élevé

Le coût d’une voiture de sport est très cher, d’autant plus qu’elle doit être importée de l’étranger dans la plupart des cas. Au début, Hind a acheté une voiture du Maroc, et a essayé, avec l’aide de son père, de la transformer en voiture de course, en vain, parce que la voiture tombait fréquemment en panne et n’était pas à la hauteur des standards et des attentes de sa propriétaire. Après réflexion, « j’ai décidé d’acheter une voiture importée avec toutes les caractéristiques nécessaires qui me permettait de concourir dans un circuit de vitesse. Le coût fut élevé, mais je n’avais pas d’autres choix », a déclaré Hind Abatorab.

Hind Abatorab exprime aussi son besoin d’être soutenue par des sponsors, pour pouvoir participer aux courses à l’échelle internationale et évoluer dans sa carrière sportive. Être accompagnée par des entraîneurs lors des exercices et des courses s’avère également une nécessité. Au Maroc, il n’y a pas d’entraîneurs spécialisés dans la course automobile. Par conséquent, Hind est obligée de se rendre en Espagne ou en France pour pratiquer ce sport sur leurs pistes et pour bénéficier des conseils et de l’orientation adéquate que les entraîneurs qui s’y trouvent peuvent lui offrir.

Hind Abatorab …la pilote automobile des circuits de vitesse au Maroc.
Hind Abatorab

Ces obstacles n’ont pas été insurmontables pour Hind Abatorab. Elle a trouvé, auprès de son père, le soutien qu’elle n’a trouvé nulle part ailleurs. Son papa croit en elle et en son talent qui a vu le jour très tôt. Il ne l’a jamais empêchée de poursuivre son rêve, malgré toutes les pressions sociétales qu’il a subies pour ce faire. Il est aujourd’hui son sponsor en tant que pilote de course et comble tous ses manques.

Annuellement, Hind Abatorab participe à dix courses en championnat et à celle de la Coupe du Trône du Maroc. Tous les samedis, elle s’entraîne sur un circuit fermé afin de tenter de rattraper rapidement les écarts entre elle et les adversaires étrangers qu’elle aspire à affronter le plus tôt possible, avec beaucoup de détermination, quelques moyens et le soutien d’un père en l’absence de sponsors.

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