Manon a grandi au Liban, l’un des rares pays du monde arabe, où dévaler les pistes de ses nombreuses montagnes couvertes de neige est une activité sportive très prisée. À l’âge de 4 ans, Manon chausse ses skis pour la première fois. C’est ainsi que sa passion pour ce sport prend naissance.
« Je me suis mise au ski très tôt. Je dois cette initiative à mes parents et à mes frères qui m’ont encouragée et soutenue moralement et financièrement, pour que je puisse emprunter la voie de la professionnalisation en la matière », a-t-elle ainsi confié, dans une interview à Taja Sport.
La jeune fille de 21 ans a fait ses études secondaires au Liban avant de s’installer en France, pour y étudier le droit. Elle poursuit actuellement son parcours académique, inscrite en programme de master parallèlement à son intégration à un club de ski international. En été et en automne, elle se déplace pour s’entrainer sur des pistes enneigées et sèches. En hiver, elle participe aux compétitions et aux championnats.
La passion de Manon pour le ski, auquel elle consacre tout son temps, l’a propulsée sur la scène internationale. « J’adore ce sport parce qu’il conjugue vitesse, technique et contact avec la nature. Ma constance et ma rigueur m’ont permis de concilier ambition athlétique et études. La volonté et l’esprit combatif sont ma force motrice pour l’atteinte de mes objectifs », dit-elle.
La jeune skieuse a collectionné des dizaines de trophées au Liban et dans le monde, ce qui lui a permis d’être sélectionnée pour prendre part aux Jeux Olympiques. Elle a remporté le titre de championne du Liban à plusieurs reprises, la deuxième place au Championnat d’Asie 2016, et a occupé, trois fois, la première place du Championnat de ski alpin de l’Union des petits pays, dont la dernière édition s’est tenue au Monténégro.
En ce qui concerne sa participation aux Jeux olympiques d’hiver, Manon ne cache pas sa grande joie : « c’est la première fois que je voyage en Chine. J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour représenter le Liban et son peuple que la bravoure caractérise. Je me réjouis d’appartenir à la famille olympique. C’est un privilège pour moi, surtout que j’ai gagné en expérience, dans le cadre de cette compétition ».
La championne libanaise a suivi un entrainement d’un niveau avancé pour se préparer aux JO de 2022.
Elle a également suivi de près l’actualité liée aux Jeux Olympiques. Elle avoue regretter le boycott diplomatique de la compétition décidé par certains pays et souligne que le sport doit rester à l’écart de la politique : « Je pense que le sport devrait transcender les questions politiques. Ce boycott va à l’encontre de l’esprit olympique, qui vise à combiner culture, sport et coopération internationale. Cet événement se tient pour répandre la joie à travers le sport et rassembler tous les pays ».
Manon Ouaiss a été finalement classée 54e sur 82 skieuses dans la course de ski alpin des JO d’hiver de Pékin. En slalom court, elle est parvenue à se hisser au 46e rang sur 88 participantes. La jeune athlète affirme que ce qui compte pour elle aujourd’hui c’est de maintenir sa place aux Jeux Olympiques. Même si la chance ne lui a pas souri cette fois-ci, elle s’engage à se préparer davantage pour la prochaine session. Pour la skieuse libanaise, rien n’est impossible tant qu’on s’arme de patience et de détermination.