Marwa est arrivée à Tokyo il y a quelques jours pour concourir en lutte libre dans la catégorie de 62 kg, et dans le but de remporter la deuxième médaille olympique dans sa carrière. La première était de bronze et elle l’avait remportée lors des Jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016.
Travailler, travailler et travailler, c’est la clé du succès pour un grand athlète. Telle est la devise de Marwa Amri, qui a commencé sa carrière de lutteuse en 2002. Elle avait alors treize ans, issue d’une famille modeste, elle était l’aînée de ses frères, et travaillait aux côtés de sa mère à faire du pain, après la mort de son père.
Elle défiait les garçons dans la rue, et petit à petit, elle a commencé à aimer la lutte jusqu’à ce que ce sport devienne sa passion.
La lutte a été pendant longtemps réservée aux hommes, car vu en Tunisie et ailleurs dans le monde arabe comme étant un sport dur qui dépasse les capacités des filles. Marwa Amri a brisé cette image et a consacré une grande partie de son temps à la lutte. Elle a donc passé des mois à s’entraîner, jusqu’à ce qu’elle devienne une lutteuse professionnelle.
Elle a commencé à préparer les tournois qui se sont déroulés en Tunisie et à l’étranger, et après avoir remporté plusieurs championnats tunisiens et africains, elle a visé les Jeux olympiques, pour remporter des titres et décrocher des médailles d’or pour sa patrie, la Tunisie.
Marwa Amri dit que bien que les hommes soient physiquement plus forts, les femmes utilisent des techniques et des mouvements différents qui leur permettent de gagner. Malgré le faible soutien du gouvernement, Marwa s’est débrouillée seule pour couvrir les frais de formation et de déplacement pour participer à des tournois, grâce à son travail de préparatrice physique.
La lutteuse tunisienne s’entraînait après son travail, en plus de l’attention qu’elle porte à son alimentation et sa forme, afin d’être prête pour les compétitions auxquelles elle participe.
En 2008, Marwa a participé pour la première fois aux Jeux Olympiques de Pékin et était classée 14e à l’époque. Quatre ans plus tard, elle a terminé huitième aux Jeux Olympiques de Londres en 2012 dans l’épreuve de 55 kg. Cependant, les JO de Rio ont constitué un tournant dans son parcours, car elle a marqué l’histoire après avoir décroché le bronze et être devenue la première athlète africaine à avoir remporté une médaille olympique en lutte.
Il est à noter que Marwa Amri a également gagné plusieurs médailles d’or en Tunisie en natation libre.
La lutteuse olympique tunisienne n’a pas eu de chance cette fois, car elle n’a pas réussi à décrocher un nouveau titre pour la Tunisie. Cependant, cela n’affaiblit pas son palmarès de victoires, de médailles et de titres. Cette perte sera peut-être sa plus grande motivation pour recommencer et préparer les prochains Jeux Olympiques de 2024 à Paris. “Abandonner” n’est pas dans le dictionnaire des athlètes comme elle. Après un faux pas, il n’y a plus qu’à repartir, vers de nouveaux succès.