Réfugiée syrienne et nageuse, Youssra Mardini a vécu un drame qui était sur le point de tourner à la tragédie. Sa famille a failli les perdre à elle et à sa sœur, puisqu’elles se trouvaient toutes les deux à bord du bateau, dans le but d’y trouver asile. Les deux sœurs, excellentes nageuses, ont échappé à la mort en 2015. C’est précisément cet événement qui a inspiré l’Egyptienne Sally el-Husseini dans la réalisation du documentaire « Les nageuses » qui rend hommage aux deux Mardini.
En septembre 2022, le documentaire a été projeté dans le cadre du Festival international du film de Toronto. La thématique de la guerre y a été traitée sous un autre angle, celui du sport féminin et du rêve de Youssra Mardini de représenter son pays aux Jeux Olympiques. L’incident du navire aurait non seulement mis fin à la vie d’une personne, mais il aurait empêché la réalisation d’un rêve, vers lequel Youssra aspirait tant à l’époque.
Le 23 novembre, le documentaire passera dans de nombreuses salles de cinéma du monde entier. Il trace le parcours des deux sœurs syriennes, Youssra et Sarah Mardini, à commencer par leur fuite de Syrie pour arriver à la participation de Youssra aux JO de Rio de Janeiro, en 2016.
Puiser la vie en nageant
Dès l’âge de trois ans, la jeune Youssra Mardini commence à apprendre à nager avec son père, à Damas. En 2012, elle représente la Syrie aux championnats du monde de natation (FINA) et aux Jeux asiatiques. Au niveau national, elle remporte le championnat de Syrie dans le cadre des compétitions des 200 et 400 mètres en nage libre, en plus des courses des 100 et 200 mètres papillon.
Après l’effort, le réconfort. Arrêtée avec sa sœur par les autorités grecques, pendant plus de trois mois elle parvient à aller en Allemagne. Son parcours lui a permis de brûler les étapes. C’est ainsi qu’elle rejoint l’équipe des réfugiés, qui a participé aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016. Mardini a également participé au 100 m papillon et au 100 m nage libre. Grâce à sa persévérance, elle finit par participer aux JO de Tokyo en 2021.
La natation ne se limite pas, pour Youssra, aux entraînements et à la participation aux tournois. Le devoir envers la patrie et les réfugiés ne cesse de l’interpeler. En 2017, la nageuse est nommée « plus jeune ambassadrice de bonne volonté du HCR, par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. En janvier 2017, elle est appelée à le représenter au Forum économique mondial de Davos.
Beaucoup de chemin en peu de temps : voilà à quoi se résume la vie de Youssra Mardini de 2015 à nos jours. Le documentaire, qui sera diffusé prochainement sur la plateforme « Netflix », révélera, pour la première fois, des informations jusqu’alors inconnues du public qui suit de près Mardini.
Le documentaire anglo-libanais Les deux nageuses sera projeté lors du 19e Festival international de Marrakech, après l’avoir été à l’ouverture du célèbre Festival du film de Zurich fin septembre.
Les deux sœurs actrices libanaises, Manal et Natalie Issa, ont joué le rôle des deux sœurs Youssra et Sarah Mardini. Le documentaire a été écrit et réalisé par la productrice égypto-galloise Sally el-Husseini. Quant au scénario, il a été rédigé par Enola Holmes et l’écrivain Jack Thorne.