Des kyrielles de joueuses saoudiennes de la même équipe accourent pour prendre des photos avec leur vedette à Mrsool Park. Filles et garçons, échangent, avec euphorie, salutations et sourires avec le héros de Madère… Ces scènes, diffusées sur les chaînes internationales de sport, portent, certes, de nombreuses significations. Elles affectent particulièrement le regard porté par la société saoudienne sur le sport féminin.
Sur les gradins, femmes et filles côtoient hommes et garçons, tous venus célébrer le meilleur buteur de l’UEFA Champions League. Unis par leur amour pour leur club, ils crient à l’unanimité les noms de l’équipe d’al-Nassr et de la célébrité qui se joint à eux. Cette année, al-Nassr participe au championnat de la Ligue saoudienne de football féminin, après sa fusion avec l’équipe féminine du Royaume, championne en titre de la saison dernière.
Ronaldo débarque en Arabie Saoudite pour se lancer dans le jeu. Son arrivée aura un impact tant sur le football masculin que féminin. Les femmes y sont nombreuses à suivre le parcours du joueur portugais. Pour elles, Ronaldo est un symbole incontournable dans l’histoire du ballon rond. Sa venue dans le pays entraînera l’essor du football féminin dans les mois à venir que ce soit pour l’équipe al-Nassr ou d’autres équipes féminines.
En 2018, l’Autorité générale des statistiques a publié les résultats d’une enquête sur les pratiques sportives en Arabie saoudite. Cette étude a révélé que la « marche » y est l’exercice le plus populaire (56,5%), suivie du football avec un pourcentage de 25,69%. Aujourd’hui, un grand nombre de femmes se sont lancées dans le foot et font actuellement partie des équipes locales ou de l’équipe nationale. D’autres ont créé des académies privées de football pour promouvoir le jeu parmi les jeunes saoudiennes.
Dans la région du Golfe, des retombées considérables
Les sportives en Arabie, mais aussi dans les pays du Golfe, commencent à jouir d’une certaine notoriété. A l’occasion du dévoilement d’al-Rihla, le ballon officiel de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar, des stars du football féminin saoudien et émirati, comme Nouf al-Anzi et Farah Jafri, apparaissent aux côtés de plusieurs personnalités légendaires à l’instar d’Iker Casillas et de Kaka. Plusieurs footballeuses prometteuses issues du Qatar, des Émirats, d’Arabie saoudite et d’Égypte y sont aussi présentes.
A l’occasion de la Coupe du monde, le Qatar ne manque pas l’occasion d’exposer son degré de développement dans le domaine du sport féminin. La coureuse qatarie, Maryam Farid, première star de l’athlétisme dans le pays, a été nommée ambassadrice devant les responsables de la Fédération internationale en 2019, lorsque le Qatar a déposé sa candidature pour accueillir les Championnats du monde d’athlétisme. Elle n’avait alors que 16 ans. Par ailleurs, la jeune femme a été le porte-parole de son pays, avant l’organisation de la Coupe du monde, dans le cadre de maintes émissions diffusées sur Internet.
La participation des athlètes féminines est devenue un facteur clé pour la progression du sport sur le plan mondial. Les normes qui régulent l’accueil d’une édition de la finale de la Coupe du monde, par exemple, dépendent aujourd’hui de bon nombre de critères, dont le taux de participation des femmes dans le pays, le statut des femmes en termes de droits. S’y ajoutent d’autres facteurs techniques comme la qualité des infrastructures. Dès lors, les pays ont tendance à s’attirer des stars de haut niveau, cette technique étant le meilleur moyen de parvenir à un véritable essor sportif tant pour les femmes que pour les hommes.