Que signifie pour une fille voilée de pratiquer l’athlétisme au Qatar ?
La société qatarie a connu un boom et une forte participation des filles et des femmes dans différents sport, chose que nous pouvons constater à travers la présence de nombreuses d’entre elles dans les centres et postes sportifs. Quant à la pratique des sports au Qatar, elle a considérablement augmenté ces dernières années.
Le sport est devenu un concept bien établi chez les familles qataries. Peut-être étaient-ce les coutumes et les traditions qui limitaient l’accès des jeunes filles chez nous à la pratique sportive auparavant, mais les mentalités ont évolué. La jeune fille qatarie est désormais capable de pratiquer le sport de son choix, qui fait désormais partie intégrante de la culture nationale.
Aujourd’hui, les filles participent à des événements sportifs, qu’elles soient voilées ou non. L’État leur apporte son plein soutien, dans tous ses ministères et institutions, afin de cultiver leurs talents.
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées à ce jour, dans votre carrière sportive ?
Franchement, j’ai rencontré des difficultés comme quiconque voulant réussir. La société croyait à l’époque que je ne réussirais pas et n’avancerais pas dans ma carrière sportive. Par conséquent, je devais prouver à la communauté ce que je pouvais faire. Ils croient que les femmes arabes et voilées sont incapables de réussir une carrière sportive, alors qu’elles en sont plus que capables.
Vous avez participé aux Championnats du monde d’athlétisme à Doha, que manque-t-il aux athlètes qataries pour rivaliser avec les championnes des pays occidentaux ?
Cinq ans avant le début du tournoi, lorsque le dossier de candidature du Qatar a été déposé pour accueillir les Championnats d’athlétisme 2019, j’ai été nommée ambassadrice devant les responsables de la Fédération internationale et je leur ai expliqué l’importance d’attribuer l’organisation de cette rencontre à mon pays. C’était mon rêve de participer aux championnats qui se déroulent dans mon pays. Le rêve de chaque athlète est de concourir dans son pays. J’ai eu de cette chance. J’avais pour habitude de suivre des athlètes internationales sur les réseaux sociaux, mais ce jour-là, je courais à leurs côtés. La responsabilité qui m’a été confiée était grande, car je n’ai pas participé uniquement en mon nom, mais pour représenter un pays, un peuple, une culture et les traditions des femmes qataries et des femmes qui portent le hijab.
Pour être réaliste, je pense que la principale raison affectant le niveau des joueuses est la modestie du niveau des tournois locaux et régionaux en termes de forme physique, et le manque de compétition, contrairement aux compétitions en Occident, qui sont d’un plus haut niveau.