C’est en raison d’une erreur médicale que la jeune fille est, aujourd’hui, paralysée de la jambe droite et souffre de relâchement musculaire. Cet accident ne l’a cependant pas découragé. Avec une volonté de fer, elle a tenu à une vie normale. Mieux encore, Shaimaa a obtenu plus de 52 médailles internationales et 400 médailles locales, en prenant part à plusieurs championnats.
« J’ai été confrontée à un grand nombre de défis et d’obstacles, en cours de route. Le plus difficile pour moi a été de vivre au rythme des contraintes quotidiennes, sachant que j’ai toujours besoin d’un accompagnateur pour m’aider pendant mon entraînement et pour mes études », explique la jeune fille qui débuta son parcours sportif par l’athlétisme, pour lequel elle a remporté le titre de Championne du monde en la matière. « En 2002, c’était le lancer de disque qui m’intéressait. Aujourd’hui, c’est un sport que je pratique toujours, pour le plaisir. Je me suis retirée des compétitions internationales d’athlétisme en 2013 », ajoute-t-elle.
En 10 ans, la championne égyptienne a connu plusieurs victoires, en un temps record. Celles-ci se sont traduites par l’obtention, notamment, de la médaille d’or au Championnat d’Afrique d’Athlétisme, au Nigeria, en 2003, par sa qualification et son classement à la 5e place mondiale pour les Jeux Paralympiques d’Athènes, en 2004, mais aussi par l’obtention de la médaille de bronze au Championnat du monde d’athlétisme, en 2013.
Au sujet de ses débuts au tennis en fauteuil roulant, Shaimaa relate :
« En 2009, j’ai lancé le tennis en fauteuil roulant en Égypte. Afin de convaincre les athlètes à mobilité réduite de le pratiquer, je devais m’y investir et y participer pour le promouvoir et en saisir les difficultés. C’est à partir de là que j’ai commencé à participer à des compétitions, remportant ainsi le championnat d’Afrique et devenant la première athlète handicapée à intégrer la fédération des personnes qui ne le sont pas ».
Grâce à son initiative, Shaimaa a été désignée par le Conseil d’Administration de la Fédération Egyptienne de Tennis, en 2010, pour créer le premier Comité de Tennis en Fauteuil Roulant. Un projet que la FIPA a financé, afin de promouvoir ce sport en Égypte.
Sans passion illimitée pour le sport l’a poussée à se lancer dans le para-badminton, en 2018, un sport pour lequel elle se charge, aux côtés de de Hadiya Hosnu, à en faire la promotion, en Egypte.
« Il a fallu que je fasse du para-badminton pour convaincre les personnes handicapées à s’y exercer. Cette activité sportive m’a paru facile, surtout qu’il s’agit d’une discipline similaire au tennis en fauteuil roulant », indique l’Egyptienne.
En seulement trois ans, Shaimaa a été sacrée championne d’Afrique, et s’est emparée de la 11e place dans le classement mondial de para-badminton. En novembre dernier, elle a obtenu trois médailles au Championnat d’Afrique, en Ouganda : d’abord, la médaille d’or aux épreuves individuelles ; l’argent pour les doubles mixtes et, finalement, la médaille de bronze dans les compétitions de doubles féminines.
La championne s’est, dans cette perspective, hissée à la 14e place au rang mondial, devenant la première joueuse de para-badminton, égyptienne et africaine, à recevoir des prix internationaux.
« Le tennis en fauteuil roulant demeure ma discipline préférée. C’est mon premier bébé pour lequel j’ai travaillé dur, l’ayant introduit en Egypte. Je ne peux pas m’en passer », confie Shaimaa. Et d’ajouter : « C’est, toutefois, en para-badminton que j’ai remporté le plus grand nombre de championnats et de médailles. En seulement deux ans, j’ai pu récolter huit médailles diverses aux niveaux continental et mondial ».
Malheureusement, Shaimaa ne bénéficie d’aucun financement. La Fédération Egyptienne de Badminton se trouve dans une situation financière précaire. Les frais de déplacement et des stages d’entrainement sont, en partie, supportés par elle-même, tandis que l’autre partie, est financée par des entreprises.
« À ce jour, je n’ai pas de sponsor. C’est un gros problème pour moi, car parfois, je n’ai pas les moyens d’intégrer les stages préparatoires », avise-t-elle. Résultat : la jeune athète n’a pas été en mesure de participer à plusieurs championnats, ce qui l’empêche d’acquérir une meilleure place au classement international.