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La vision du Prince Ali Bin Al Hussein pour le football féminin en Jordanie

En 1999, alors âgé de 24 ans, le prince Ali Bin Hussein prend les rênes de la présidence de l’Association jordanienne de football. Soucieux des besoins de sa génération en la matière, le jeune prince a réussi à fixer, dès le début de son mandat, les grandes lignes de sa politique inclusive. Son objectif principal ? Rendre le football accessible à tous, femmes et hommes. Ainsi, avec l’organisation de la première ligue de football féminin, en 2004, cette discipline a connu un succès auprès de celles qui ont choisi d’adopter la voie de la professionnalisation. Un an plus tard, la Jordanie lançait sa première sélection féminine de football.
football

Comment est née votre passion pour le ballon rond ?

Le football est le sport le plus populaire au monde, y compris en Jordanie. Nous avons grandi, les yeux rivés sur les matchs locaux et avons suivi la ligue et les championnats. Mon père, le roi Hussein, paix à son âme, était lui-même un grand fan de football. Vous comprenez sans doute que j’ai évolué au sein d’une famille sportive. Ma sœur, Haya, a atteint le niveau olympique en équitation (la princesse a pris part aux Jeux Olympiques -JO- d’été de Sydney en 2000 et a présidé la Fédération équestre internationale entre 2006 et 2010). À titre personnel, je pratique divers sports, la lutte, entre autres. Jeune, j’ai également joué au football, sur des stades dépourvus de gazon. C’est peut-être la raison pour laquelle j’ai tenu à améliorer l’état actuel des stades et revoir leurs infrastructures.

En 2000, la première équipe jordanienne de football féminin voit le jour, avec l’Orthodox Club. Quatre ans plus tard, la première ligue de football féminin sera inaugurée. En 2005, la Jordanie se dote de sa première équipe nationale féminine. Pourquoi avez-vous décidé de faire du football féminin votre cause ?

D’après moi, il n’existe pas de différence entre les deux sexes. Lorsque je suis entré en fonction, j’ai remarqué que le football, bien que pratiqué par les femmes, était peu répandu. Cela m’avait bel et bien étonné. Dans les années 80, j’ai été éduqué dans des écoles où filles et garçons suivaient les cours d’éducation physique ensemble.

Ce qui m’avait encore plus choqué, c’était de savoir qu’il était communément déclaré que les femmes étaient incapables de mener le jeu pendant 90 minutes. Après avoir longuement discuté avec les joueuses, j’ai obtenu la confirmation que tout ce à quoi elles aspiraient, c’était que l’opportunité se présente à elles pour prouver ce dont elles sont capables.

C’est dans cette perspective qu’en 2005, nous nous sommes mis au travail. Aujourd’hui, l’équipe nationale féminine jordanienne est la meilleure sélection de la région. Les performances de nos joueuses se sont nettement améliorées et leur capacité à rivaliser avec d’autres équipes sur le continent s’est renforcée. Je rappelle également que les femmes représentent 60 % des membres de la Fédération de football de Jordanie.

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Le sport à l’école peut-il servir de moyen pour développer le football féminin en Jordanie ? D’autant plus que l’école donne un accès gratuit au sport, pour tous.

Certes, tout s’apprend à l’école. L’éducation concerne non seulement le développement cognitif, mais aussi physique. Par conséquent, le sport s’avère très important. A la fin des années 80 et au début des années 90, les responsables privilégiaient davantage l’apprentissage. Le sport était négligé. Cette situation perdure et nous ne sommes pas le seul pays de la région à en souffrir. Actuellement, avec les ressources dont nous disposons et en réponse aux instructions de Sa Majesté, nous essayons de relancer le sport féminin, car il nourrit le corps et l’esprit.

Comment se traduit la coopération entre les confédérations de football dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ? La collaboration entre ses différentes équipes est-elle suffisante à l’heure actuelle ?

Ce n’est pas suffisant. Si nous voulons créer un championnat d’envergure dans la région MENA, cela devrait se faire par le biais de la Fédération Arabe. Aujourd’hui, nous témoignons encore de beaucoup de restrictions à l’égard du football féminin. La Jordanie œuvre à contrer cette tendance. C’est d’ailleurs une femme qui nous représente au sein de la Fédération Arabe. Nous essayons de lutter pour la mise en place de compétitions féminines de football dans notre région, comme c’est le cas pour les hommes. Le défi est majeur. Cependant, une lueur d’espoir nous pousse à aller encore de l’avant : certains États, dont les pays du Golfe, qui ne s’intéressaient pas au projet de développement du football féminin adhèrent aujourd’hui à cette idée.

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Vous vous battu en faveur du football féminin en Jordanie comme à l’étranger, notamment au sein de la FIFA, où vous avez plaidé pour le port du hidjab par les joueuses. Pourquoi cet enjeu vous a-t-il paru important ?

Lorsque j’ai été élu vice-président de la FIFA en Asie et représentant du continent asiatique, j’ai vécu un incident étrange. Cela s’est passé durant la rencontre entre l’équipe féminine jordanienne et son homologue iranienne, pour les qualificatifs de la Coupe du monde, fin 2011. À cette période-là, le règlement de la FIFA autorisait les joueuses à porter le voile, dans le cadre de compétitions continentales. Il le leur était toutefois interdit pendant les séries qualificatives de la Coupe du Monde. Chose étonnante, à mon avis. C’est en raison de la présence de joueuses voilées sur le terrain que les arbitres avaient stoppé le match. J’en ai discuté avec le président de la FIFA à l’époque. Ce dernier m’a confié alors le dossier. Décision à la suite de laquelle j’ai tout de suite constitué un collectif de représentants du football féminin, pour débattre l’affaire. Alors que la plupart des concernés n’avaient formulé aucune objection à ce sujet, d’autres invoquaient des raisons sanitaires pour soutenir leur thèse. Des prétextes que nous avons pu réfuter, grâce à l’intervention de médecins. Un autre argument avancé par les défenseurs de cette interdiction : les tenues de nature religieuse ne devraient pas être acceptées sur le terrain. Ceci m’a semblé surprenant, surtout que d’autres athlètes ont bien le droit de porter la croix.

En fin de compte, après avoir présenté notre argumentation devant la commission qui fixe les règles du jeu au sein de la FIFA, nous avons obtenu gain de cause. Une première, la commission n’étant jamais auparavant revenue sur une décision déjà prise. A partir de ce moment, les athlètes féminines désireuses de porter le voile lors de diverses compétitions, comme les JO, l’ont fait aisément. Leur première participation a eu lieu lors des olympiades de Londres, en 2012.

Il nous a paru important que les femmes en hidjab puissent, elles aussi, pratiquer le sport. D’un autre côté, nous refusons, tout autant, que le voile soit imposé aux sportives. Tel était le cas de l’Iran, par exemple. Toutefois, après la promulgation de la nouvelle loi, l’équipe nationale féminine de Jordanie a été la première équipe nationale de football à jouer, en Iran, sans voile. C’est une question de respect.

N’oublions pas que les extrémistes s’opposent, à la base, à ce que les femmes s’engagent dans des activités physiques, quelles qu’elles soient.

Quelles sont vos ambitions pour le football féminin ?  

Le football féminin est le sport qui a le plus progressé dans le monde. Le football masculin culmine déjà à un très haut niveau. Les équipes féminines, elles, ont encore du chemin à faire. Cela se reflète dans les finales de la Coupe du monde ainsi que dans le niveau de compétitivité. Notre objectif est de consolider notre présence dans les compétitions internationales. Cela vaut pour la Jordanie ainsi que pour les équipes africaines. Je souhaite également que notre sélection nationale participe à la Coupe du Monde féminine.

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