C’est l’actrice britannique, Gugu Mbatha-Raw, qui a présenté Alia Issa au monde. Dans une vidéo, elle a parlé de l’ascension d’une athlète qui a défié son handicap. La jeune femme de vingt ans a voulu faire honneur à l’âme de son père, décédé d’un cancer en Grèce. Sa qualification aux Jeux Paralympiques lui est dédiée.
Son lancer, qui a dépassé les 14,25 mètres l’année dernière lors des compétitions de para athlétisme en Grèce, et le fait de décrocher la quatrième place au championnat européen de cette année, lui ont permis d’obtenir son ticket pour les Jeux Paralympiques de Tokyo . “Je suis très fière d’être la première athlète féminine à représenter l’équipe des réfugiés aux Jeux Paralympiques. De ce fait, j’encourage les jeunes filles et les femmes à pratiquer le sport et l’athlétisme, comme je l’ai fait“, déclare Alia Issa, qui a trouvé dans ce sport le moyen pour décompresser et s’ouvrir au mode.
Une histoire inspirante
La para-athlète, née en 2001, a passé toute sa jeunesse dans la capitale grecque, Athènes. Son père y est venu travailler comme tailleur en 1996 à la recherche d’une vie meilleure sa famille. Quatre ans plus tard, il a fait venir sa femme et ses quatre enfants. Personne ne savait ce qui attendait la famille d’Issa là-bas. Mais au fil du temps, le talent d’Alia a commencé à émerger à l’école. Surtout lorsque ses professeurs d’éducation physique ont remarqué son potentiel. Ceci l’a encouragée à rejoindre un club de sport pour les personnes a besoins spécifiques, dans la capitale grecque, Athènes.
Alia s’est lancée dans une carrière sportive dont elle ignorait l’aboutissement. Cependant, elle veut donner l’exemple à toutes les jeunes filles et femmes avec un handicap. “J’espère donner le bon exemple. Je veux que les femmes sortent de chez elles pour pratiquer le sport, et pourquoi pas participer aux Jeux Olympiques ou Paralympiques comme moi“.
Le sourire ne quitte pas le visage d’Alia lorsqu’elle parle de sport. Dans une interview accordée à Taja, elle nous racontait les grandes étapes de sa jeune carrière sportive. La plus importante étant sa qualification pour les Jeux Paralympiques, dans la catégorie du lancer en particulier. “Personne n’était sûr que je ferais partie de l’équipe des réfugiés, dit-elle. Quand ils l’ont annoncé, j’étais très heureuse, car mon rêve est devenu réalité.”
La joie était évidente sur son visage enfantin quand elle se rappelait se moment. Une grande nouvelle pour sa famille mais aussi pour tous les Syriens et tous les réfugiés du monde. La joie l’accompagne et ne la quitte que lorsque la timidité apparaît alors qu’elle parle devant la caméra, racontant son exploit, qui a été écrit sur une page entière dans le livre World Sports History.
Le rêve paralympique
Après avoir passé l’étape de la qualification pour les Jeux de Tokyo, Alia se concentre désormais sur l’obtention de bons résultats lors des compétitions qui viennent de débuter. “Mon objectif est de remporter une médaille, pas seulement de participer. Je ferai de mon mieux pour être parmi les meilleurs para-athlètes dans ce jeu“, a déclaré la jeune syrienne, qui représente plus de 80 millions de réfugiés de par le monde.
Qui aurait imaginé la jeune Alia Issa aux Jeux Paralympiques, représentant autant de personnes, elle qui a tellement souffert dans sa jeunesse. Harcèlement et intimidation étaient le lot de son quotidien. “C’est le sport qui m’a changée et m’a rendue plus forte pour affronter ces gens. Aujourd’hui, et après ces exploits, tout le monde me connaît et personne ne peut dire quoi que ce soit pour m’offenser. Je suis satisfaite de mon corps, qui est en meilleure forme qu’avant“, nous explique Alia avec beaucoup de détermination dans sa voix…
Elle aimait beaucoup son père et elle est triste de l’avoir perdu. Il est décédé il y a trois ans avant de voir la jeune Alia Issa aux Jeux Paralympiques. “Cela me motive à faire de mon mieux pour être parmi les premiers et réaliser mon rêve et le sien et le rendre fier de moi“.
Les missions d’Alia ne sont pas uniquement sportives, car elle est aussi une source d’inspiration pour toutes les femmes. Sa participation à des compétitions et championnats internationaux en inspirera peut-être d’autres dans son pays d’origine. “Le sport est pour tout le monde, pour les hommes comme pour les femmes, il n’y a pas de différence“, a déclaré la jeune Alia dans un message fort à tous ceux qui la suivent, hommes et femmes, de son pays ou d’autres pays où les femmes ne sont pas autorisées à pratiquer une activité sportive.
Le harcèlement à l’école n’a pas impacté l’enthousiasme d’Alia, ni la mort de son cher papa n’a affecté sa détermination. Mais elle a su transformer tout ce qu’elle a subi en motivation pour avancer dans sa carrière sportive.