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Lina Boussaha : A cause du voile, elle quitte le championnat français

Elle tape dans un ballon depuis l’âge de 3 ans, encouragée par son frère qui l’a initiée au foot et soutenue par ses parents qui la laissaient faire ce qui lui faisait plaisir. Ils avaient bien raison de croire en elle, puisqu’à l’âge de 13 ans elle rejoint le PSG, son club formateur. Elle y restera jusqu’à l’âge de 21 ans. Lina Boussaha s’est désormais engagée avec Al Nasr, le club saoudien de Cristiano Ronaldo.
Lina Boussaha : A cause du voile, elle quitte le championnat français

« J’ai eu droit à une formation de qualité et des années inoubliables au PSG. J’y ai appris le professionnalisme, l’engagement, la discipline et comment atteindre un haut niveau de jeu. J’ai pu acquérir de l’expérience et grandir en tant que femme et joueuse. Le PSG est l’un des plus grands clubs en Europe. J’ai eu la chance d’y passer de nombreuses années et d’y progresser », c’est en ces termes que se confie Lina Boussaha sur ses années passées dans les rangs du club parisien.

Le voile et le football féminin en France

La joueuse professionnelle a pourtant choisi de quitter son club. En décidant de porter le voile en 2022, elle savait qu’elle ne pourrait plus jouer en France. « Je savais qu’évoluer en matière de sport avec mon voile, allait être difficile », explique-t-elle. « Je savais que j’allais devoir faire des concessions lors des matchs et ce n’est pas ce que je souhaitais. Le fait de porter le voile est venu suite à un déclic que j’ai eu durant le Ramadan 2022. A ce moment, j’étais un peu détachée du football à cause de ma blessure. J’étais prête à arrêter le foot si cela devait aller contre mes principes religieux », ajoute Lina.

Pour rappel, le Conseil d’État français a décidé fin juin 2023, malgré un avis contraire de son rapporteur public, de maintenir l’interdiction du port du hijab dans le football féminin français. L’article 1 du règlement de la Fédération française de football, interdit depuis 2016 “tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale”.

 

L’aventure saoudienne

Avec son agent, Lina Boussaha a décidé alors de tenter sa chance dans des pays comme le Qatar, la Turquie, les Emirats…. En décembre 2022, elle reçoit une offre du club Al Nasr en Arabie Saoudite. Elle n’hésite pas une seule seconde et signe avec l’espoir de relancer sa carrière freinée à cause de ses blessures.

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« Mon adaptation s’est très bien passée. Mes coéquipières ont été très accueillantes, bienveillantes, respectueuses. Je me suis sentie tout de suite comme chez moi », raconte Lina qui envisage de poursuivre sa carrière dans ce pays qui attire de plus en plus de joueurs du calibre de Cristiano Ronaldo et de Karim Benzema. « Le niveau de jeu est différent de celui en France ou en Europe. En France, on a un très bon niveau. Nous avons peut-être les meilleures équipes d’Europe. La ligue saoudienne par contre n’a que deux ans d’âge mais elle est en plein développement. Je suis toutefois certaine que le foot se développera très vite dans le pays, car certaines voies ont été ouvertes pour accueillir davantage de professionnelles du jeu », explique Boussaha. Première footballeuse française à évoluer dans le championnat saoudien, Lina Boussaha compte s’investir à fond pour aider son club à progresser. Elle dit être inspirée par Ronaldo dont elle loue les qualités telles que l’acharnement, le travail intense et régulier, le mindset et l’hygiène de vie. Des rêves plein la tête Cette jeune joueuse de 24 ans rêve d’une participation à une Coupe de Monde avec la sélection algérienne : « Jouer avec l’Algérie fait toujours partie de mes projets. J’attends d’être appelée pour la prochaine sélection. Avec l’arrivée de Farid Benstiti (sélectionneur de l’équipe féminine algérienne de football, NDLR), j’espère que les choses vont s’améliorer car c’est une belle sélection et ce serait dommage de ne pas la préparer suffisamment pour atteindre un bon niveau. Il y a du potentiel et ce serait dommage de négliger le football féminin en Algérie ». En attendant de voir la sélection algérienne en Coupe du Monde, Lina Boussaha a beaucoup d’ambition pour cette nouvelle étape de sa carrière footballistique. « Je suis certaine que le football féminin saoudien se développera de manière fulgurante au vu des dispositions et des multiples projets mis en place », déclare la milieu de terrain française. Outre le développement du football féminin saoudien, Lina espère aussi relancer sa carrière et continuer à évoluer dans le monde du football. Tant que le voile sera interdit par la Fédération française, elle ne rejouera probablement pas en France. Mais cela ne l’empêche pas de suivre le football féminin français. Son modèle dans le milieu n’est autre d’ailleurs que Louisa Necib, l’internationale française qui a joué ses derniers matchs avec l’équipe de France lors des Jeux olympiques de 2016. « Louisa est la joueuse qui m’inspire le plus. Elle est la version féminine de Zidane », explique Lina. La footballeuse française veut désormais combiner rigueur, professionnalisme et bien être mental. Surtout après avoir souffert longtemps de sa blessure. « Travailler dur c’est bien mais travailler intelligemment c’est encore mieux. Maintenant je sais que se reposer fait partie de l’entrainement », conclut Lina. Quant à son rêve de participer à une Coupe du monde, Lina sait désormais que son voile ne sera pas un obstacle. La défenseuse marocaine Nouhaila Benzina est cette année la première joueuse voilée à participer à un Mondial féminin de football.          

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