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Maroc : les sports urbains se féminisent

« Fonder une école dédiée aux sports urbains », c’est cela le rêve de la rolleuse marocaine, Ibtissam Issofi. Cette dernière, a compris, bien assez tôt, la nécessité d’un tel établissement, pour encadrer les jeunes filles qui veulent pratiquer ce sport, dans les règles de l’art et sans entraves. De son côté, Chaimaa Ammar a découvert le skateboard en rencontrant un groupe de jeunes amatrices. Confrontée à la réprobation de sa famille, la skateuse n’a pas pour autant, abandonnée sa planche à roulette.
الرياضات الحضرية
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Un rêve !

Ses débuts, Ibtissam Issofi s’en souvient comme si c’était hier : « Tout a commencé par hasard », dit-elle. En effet, 10 mois plutôt, la jeune fille de 16 ans, ne s’imaginait pas devenir amatrice de roller. Elle ne connaissait absolument rien à ce sport. Et pourtant, le skate roll est devenu sa source de bonheur et motivation dans la vie.

Quand l’un de ses amis l’initie au skateboard, Ibtissam est séduite. Elle décide alors de se documenter à ce sujet afin de mieux connaitre ce sport. Puis, elle intègre une école pour perfectionner sa pratique du skateboarding.

Mais quelques jours après, elle s’essaye à une nouvelle discipline, Le skate roll cette fois-ci. Et ce fut la révélation ! En effet, Ibtissam a été complètement conquise par le Skate roll, et quand elle en parle, la jeune fille ne lésine pas sur les mots. Cela lui procurerait un sentiment unique de plénitude et de satisfaction.

Aujourd’hui, Ibtissam se consacre à deux activités sportives. En plus du taekwondo qu’elle pratique depuis longtemps, cette dernière, continue de glisser sur ses rollers. Bien que cela ne soit pas perçu d’un très bon œil au sein de la société marocaine.

À l’instar du skateboard, de la trottinette, du freestyle, ou du parkour, le skate roll fait partie des sports urbains. Afin de promouvoir ce type de disciplines, le Maroc a mis en œuvre plusieurs actions. C’est dans ce contexte que Fédération Royale Marocaine des Sports Urbains – FRMSU a été créée en 2017. Et dès 2018, les premières compétitions de sports urbains ont eu lieu, avec l’organisation de la Coupe du Trône et la Coupe de la Jeunesse. A cela, s’ajoute le Forum National des Sports en 2019.

Malgré tout cela, Ibtissam estime que ce type de sports n’est pas encore suffisamment développé au Maroc. Notamment en ce qui concerne la tolérance sociale. Elle explique : « Aux yeux des gens, ce n’est pas un sport. Pire encore, ils considèrent que cela devrait être réservé aux garçons uniquement. De plus, il est lié dans leur imaginaire aux pratiques de rues, tels que les petits voyous qui s’accrochent à l’arrière d’un bus pour aller plus vite ».

Ibtissam, a tout le temps droit à cette même remarque, « ce n’est pas pour toi les rollers c’est pour les garçons ». Ces mots la mettent en colère. D’autant plus, qu’elle est convaincue qu’il n’existe aucune différence entre filles et garçons. « Une fois, j’étais sur mes rollers, comme d’habitude, quand soudain, quelqu’un surgit de nulle part devant moi. L’air en colère, il me dit, arrête donc ça, ce n’est pas du tout convenable pour une fille », raconte -t-elle.

Parce qu’elle a décidé d’assumer ses choix, il n’est pas rare qu’Ibtissam subissent les moqueries. Elle dit avec regret : « Quand les garçons me croisent, ils me harcèlent, font des bruits étranges pour m’attaquer ».

Un combat au quotidien

Chaimaa Ammar fait du skateboard depuis 3 ans. Elle a ignoré toutes les voix dissuasives au sein de sa famille qui ont tenté de l’éloigner du Skate. Mais grâce au soutien de sa mère, elle a réussi à imposer son choix et ne pas céder aux injonctions des autres. « Les gens ont une mauvaise image du skateboard dans notre société, mais ma mère ne m’a jamais interdit d’en faire », confie-t-elle.

Championne du Maroc à trois reprises en taekwondo, Chaimaa a également fait de la natation et du karaté. Cela n’a pas atténuer son désir de découvrir de nouvelles activités sportives. Toutefois, l’intolérance de la société, met son moral à rude épreuve. Heureusement, Cela ne l’a pas empêché de remporter deux championnats régionaux. Des réussites qui l’aident à avoir confiance en elle et lui faire oublier les préjugés qu’elle affronte au quotidien.

En plus du regard de la société, Chaimaa affronte d’autres difficultés. Comme elle est encore étudiante en première année à la faculté de droit de Casablanca, elle ne peut pas se permettre d’acheter des skates. Sachant que le prix d’un skate oscille entre 75 et 250 dollars selon la qualité souhaitée. « Mon skate est cassé, et je n’ai pas l’argent pour acheter un nouveau, d’autant plus que je suis étudiante, je ne travaille pas », conclut Chaimaa.

A propos de sa préparation pour les compétitions futures, elle déclare :

« J’ai besoin d’être soutenue pour devenir championne du Maroc et participer aux compétitions internationales. Je ne trouve pas ce soutien au Maroc ».

La jeune sportive voit son rêve de remporter d’autres titres, de moins en moins accessible, en raison du manque de moyens financiers.

Pourtant, Chaimaa assure qu’il existe des aides financières, qui selon elle, ne parviennent jamais à celles et ceux, qui le méritent vraiment. Pour elle, cela limiterait les chances des filles de continuer les sports urbains, qui font partie aujourd’hui des Jeux Olympiques.

D’un autre côté, le comportement de certains garçons rendent sa pratique difficile de temps en temps.

« Une fois, j’ai gagné contre un garçon. Il n’a pas pu le supporter, alors il m’a dit, que je n’étais qu’une fille et que ma première et dernière place, serait toujours la cuisine. C’est ça, mon quotidien », explique Chaimaa.

 

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