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La première section sportive et sociale féminine a été créée au sein de l’Autorité Générale des Activités Sportives et Culturelles pour la Jeunesse à Oman en 1993. Depuis lors, l’ancienne sprinteuse, diplômée en arts théâtraux, Saada Al Ismaili, a mis en place des actions pour confirmer la place de la femme et permettre son émancipation sur le plan sportif.
Deux ans plus tard, la première équipe féminine de basket-ball voit le jour au sultanat. 1995 sera donc une année charnière pour les Omanaises. Une nouvelle voie leur aura, en effet, été ouverte dans un domaine resté longtemps réservé aux hommes. En 2004, débute la mission de Saada au sein de la direction ministérielle des sports féminins. C’est ainsi que la jeune femme part à la rencontre de dirigeants de clubs et de chefs d’établissements scolaires, afin de les inciter à promouvoir une culture sportive inclusive pour la gent féminine.
La même année, la première équipe féminine d’haltérophilie est mise sur pied. Ignorée par les médias, la nouvelle passe, malheureusement, inaperçue. L’année suivante, les dames de l’haltérophilie omanaise disputaient déjà leur première compétition officielle, lors des Jeux de la Solidarité Islamique (Iran, 2005). Elles remportent ensuite la médaille de bronze à l’Asiad de Doha. « Avec cette participation, nous avons montré aux décideurs ce dont nous sommes capables. Ce qu’il nous manque, ce sont des opportunités mises à notre disposition et la confiance de ces personnes pour pouvoir faire nos preuves », a déclaré Saada Al Ismaili, à ce propos.
Plus tard, en 2007, le Comité d’organisation des sports féminins du Golfe est fondé au Koweït. Cet organe sportif a permis de lancer des tournois féminins qui ont lieu chaque deux ans dans l’un des pays du Golfe. En ce sens, Saada indique : « En 2013, l’équipe omanaise a gagné la Coupe du Golfe lors du Championnat féminin junior de volleyball, qui s’est tenu au Sultanat d’Oman ». Elle ajoute : « Nous avions commencé avec 5 sélections féminines. Aujourd’hui, nous en disposons de 13. En 2019, nous avons décroché près de 30 médailles au Koweït ».
La persévérance et l’ambition de Saada l’ont emmené à devenir la première femme membre et vice-présidente de la Commission Olympique d’Oman. Elle siègera ensuite parmi les membres du Comité des Sports féminins du Conseil Olympique d’Asie. Ismaili défend une cause principale : augmenter le nombre de femmes au sein de l’organisation continentale.
La politique entreprise par cette dernière, ainsi que son implication à tous les niveaux, a permis de faire émerger de nouvelles championnes. Pour n’en citer que quelques-unes : la sprinteuse Bouthaina Al-Yaqoubi, l’une des premières athlètes omanaises sélectionnées aux Jeux Olympiques d’été de Pékin, en 2008, la sprinteuse Chanouna Al Habssi, qui a pris part à la course du 100 m, aux Olympiades de Londres 2012 et Mewzoun Al Aloui, qui a également représenté le sultanat en 2012 et 2020, lors de la course du 100 m aux JO d’été à Rio, puis à Tokyo.
Saada et son équipe ont réussi à faire en sorte qu’un siège soit obligatoirement réservé aux femmes dans les comités des fédérations sportives. « Le caractère contraignant devrait être valable uniquement pour la première session. Femmes et hommes seront ensuite mis sur un pied d’égalité, pour l’obtention du siège », explique Saada Al Ismaili.
Cette dernière met en garde les administratrices sportives, leur place au sein de ces comités n’étant pas uniquement destinée à assurer le quota requis. En effet, l’Omanaise garde un goût amer de son expérience au sein de la Fédération de basket-ball. Après avoir compris qu’elle n’en était membre que pour remplir le quota, elle a décidé de se retirer.
D’autre part, Al Ismaili a lancé l’initiative « Les partenaires du succès ». Ce programme vise à impliquer les femmes dans les conseils d’administration des clubs sportifs de l’ensemble des circonscriptions du pays. Saada est fière de cette réalisation qui a permis de créer des comités féminins dans la majorité des Conseils d’Administration. À ce sujet, elle dit : « La présence de femmes dans les Conseils d’Administration de clubs leur permet de prendre enfin la parole pour défendre les intérêts des athlètes féminines et s’assurer de leur inclusion ».
Etre femme « rebelle » (comme Saada se qualifie) n’est pas chose « facile ». Et parce que la fin d’un chapitre mène toujours à l’ouverture d’un nouveau, Taja Sport vous informe en exclusivité que Saada Al Ismaili serait sur le point de devenir la première femme omanaise à intégrer la commission olympique internationale. Une opportunité en or pour la jeune femme qui vise à accroitre ses efforts afin de donner davantage de visibilité aux athlètes féminines omanaises sur l’échiquier sportif mondial.
