Tout d’abord, parlons de votre parcours professionnel dans le monde du foot ! Comment êtes-vous passée de joueuse à Présidente du Bureau de Développement du Foot Féminin au sein de la CAF ?
J’ai commencé en tant que footballeuse, dans le club égyptien Wadi Degla. Plus tard, je suis devenue coach dans ce même club. Après l’université, j’ai travaillé dans le domaine du Marketing sportif. A vrai dire, j’ai toujours voulu faire des études dans le Management du Sport et j’ai fini par obtenir mon Master en intégrant le Programme exécutif FIFA/CIES en Management du Sport. Après cela, j’ai travaillé pendant un an et demi au Bureau Régional de Développement du Football Féminin (FIFA). Et depuis un an, je suis Présidente du Bureau de Développement à la CAF.
Qu’est ce qui a conduit la CAF à initier le plan de développement « Il est temps ! »
Il y a des actions prioritaires que nous devons mener en toute urgence. Dès 2020, nous nous sommes fixés des objectifs sur 4 ans, afin d’atteindre les résultats escomptés.
Ce plan de développement est le fruit d’un an d’observation et d’étude de la situation du foot féminin en Afrique. Nous nous sommes rendus sur le terrain, dans de nombreux pays africains, afin de rencontrer des responsables, des joueuses et des entraîneurs. Nous avons également organisé un atelier, auquel nous avons invité tous les acteurs du foot féminin sur le continent, et même les journalistes et médias sportifs. Grace à tout cela, nous avons pu mettre en œuvre notre stratégie qui donne déjà de bons résultats.
En effet, 12 équipes africaines participent à la Coupe d’Afrique des Nations Dames. C’est une première, elles étaient seulement 8 à y prendre part avant cela. La prochaine édition à 12 sera d’ailleurs, organisée au Maroc, l’été prochain. Il y a aussi le lancement de la première édition de la Ligue des Champions d’Afrique Dames (CAF). Additivement à cela, des formatrices et les administratrices ont bénéficié de plusieurs formations.
Et enfin, nous avons instauré de nouveaux critères d’octroi de licences aux clubs féminins pour participer aux compétitions interclubs de la CAF. Pour la première fois, ces normes ont été appliquées en LDC Dames de la CAF. Malheureusement, la pandémie du covid 19 a ralenti notre projet d’étendre ce nouveau système. Mais nous continuons de travailler, nous sommes concentrés sur notre objectif.
Quelles sont les critères de sélection de la LDC Dames de la CAF ?
Pour participer à la LDC Dames de la CAF, l’équipe doit avoir participé à un championnat local, pendant au moins 3 ans. Ensuite, l’équipe qui représente le pays, participe aux éliminatoires régionales. Elles sont divisées sur le continent en fonction de la situation géographique, il y’a en tout, 6 régions. A ce stade, Six équipes se qualifient lors de ces régionales, en plus du club du pays hôte. Quant à la huitième équipe, son mode de sélection était exceptionnel cette année. En effet, il se trouve que l’équipe championne de la dernière Coupe d’Afrique des Nations (CAN) était aussi en deuxième position de la phase des éliminatoires régionales. A l’avenir, cette place appartiendra aux championnes de la dernière édition de la Ligue des Champions d’Afrique Dames (CAF).
Concrètement, Quelle est la contribution de la FIFA dans de développement de la situation du foot féminin en Afrique ?
La Fédération Internationale (FIFA) est un partenaire précieux pour la CAF. Nos deux organisations collaborent étroitement sur ce dossier. De plus, la FIFA a mis en place un système de soutien financier permanent au profit des fédérations nationales pour le développement du football féminin. Ainsi que des programmes de développement du football féminin.
Ces actions sont supervisées par la CAF et en coordination la FIFA.
De quelle marge de manœuvre disposez-vous, pour contraindre les fédérations africaines à améliorer la situation du football féminin ?
Désormais, les clubs doivent d’abord avoir une licence pour participer aux prochaines compétitions féminines interclubs de la CAF. Cette procédure va pousser les fédérations africaines à prendre au sérieux ce dossier et à agir en conséquence. Progressivement, La CAF compte durcir davantage ses critères d’octroi de licences, jusqu’à l’obtention d’un football féminin d’un niveau exemplaire, dans chaque pays.
Quelles sont les compétions régionales et internationales à venir ?
En juillet 2022, 12 équipes féminines africaines s’affronterons à la Coupe d’Afrique des Nations Dames (CAN) qui aura lieu au Maroc. Il s’agit des éliminatoires de la Coupe du Monde Dames (FIFA), en Australie et Nouvelle-Zélande, en 2023. Les quatre meilleures équipes de la Coupe des Nations seront qualifiées d’office. Et les deux clubs africains restants, obtiendront leurs tickets de rentrée par élimination directe, à égalité avec un autre continent. Il y aura aussi la deuxième édition de la Ligue des Champions Dames de la CAF qui est prévue pour l’année prochaine, mais le pays hôte est encore inconnu.
Que fait la CAF pour mettre fin à la vague d’harcèlement que subissent les footballeuses dans les pays d’Afrique du Nord ?
Nous œuvrons, sans relâche pour promouvoir le droit des femmes à jouer au football, si tel est leur choix. Nous diffusons également, des campagnes de sensibilisation destinées aux femmes athlètes de haut niveau. Nous voulons qu’elles prennent conscience qu’elles peuvent jouer un rôle dans ce combat, en devenant des modèles à suivre pour d’autres jeunes femmes. Nous faisons cela, principalement à travers les réseaux sociaux.