« Je souhaiterais que les athlètes fassent preuve d’autant de motivation pour atteindre leurs objectifs », déclare la Jordanienne née à Amman. Son métier, elle l’a choisi dans le but de découvrir le monde du sport dans ses moindres détails, de connaître l’histoire et le vécu des athlètes pour pouvoir transmettre fidèlement ces informations au public.
Titulaire d’une licence en traduction, Sameeha Majdalawieh a intégré le domaine sportif par le biais de la chaîne « ART Sport », où elle a travaillé en tant que traductrice. Son travail consistait à rédiger des comptes-rendus d’événements sportifs européens et internationaux. Dans le cadre de ses fonctions, elle s’est vu offrir l’opportunité de poser sa voix sur des reportages.
Avec le temps, ses talents d’oratrice et de présentatrice TV se sont révélés. C’est ainsi qu’elle a commencé à présenter des bulletins d’information sportifs. Majdalawieh garde de bons souvenirs de cette période durant laquelle elle a commencé à se faire connaître, notamment auprès des amateurs et amatrices de sport, issus de son pays natal. « J’ai plus de souvenirs en tant que présentatrice d’émissions sportives qu’en tant que présentatrice de bulletins d’informations. C’est la communication avec mes invités, les téléspectateurs et tous ceux qui me suivent qui m’intéresse surtout », explique Sameeha.
Les expériences et les souvenirs qui ont suivi ont été variés, tantôt porteurs d’ondes positives, tantôt négatives. Un parcours qui, sur les plans professionnel et personnel, a renforcé la jeune femme. À ce sujet, celle-ci déclare : « Mes expériences m’ont rendue aussi bien heureuse que malheureuse. Certaines m’ont même effrayée. Tant de sentiments mitigés qui ont fait de moi la personne que je suis aujourd’hui ».
« Comment peut-elle s’y connaître en matière de sport ? », un commentaire qui ne fait que retentir dans les oreilles de la présentatrice, victime d’une société misogyne. Les auteurs de ces propos ne reconnaissent pas ou ne veulent pas reconnaitre les compétences et les connaissances de Sameeha. Ils préfèrent se cramponner à des idées préconçues simplement parce qu’il s’agit d’une femme, quand bien même la présentatrice jordanienne s’est ouverte à de nombreux sports, notamment à la Formule 1.
« Dès le début, ma présence dans l’arène médiatique du sport a été rejetée par la gent masculine.
Résultat : beaucoup de femmes journalistes craignent de se lancer dans un tel métier par peur de la société et des jugements qu’elles risqueraient de subir » ajoute Majdalawieh, avant de conclure : « On offre plus d’opportunités aux hommes qu’aux femmes dans le domaine du journalisme sportif ».
En plus des difficultés professionnelles, Sameeha a été victime de harcèlement sur les réseaux sociaux. Elle se rappelle, dans ce sens, une violente campagne visant sa vie personnelle et son physique. La présentatrice jordanienne, devenue une personne publique, a dénoncé ces faits, les considérant comme une atteinte à son intégrité.
Pour contrer cette violence morale, un grand nombre de personnalités reconnues aussi bien en Jordanie qu’à l’étranger a exprimé son soutien envers la présentatrice jordanienne. Dans le même contexte, Majdalawieh affirme : « Je souhaite une chose : c’est que les gens puissent s’aimer eux-mêmes pour pouvoir aimer autrui. Nous sommes tous des victimes de l’intimidation et quelle que soit le degré de notre force et de notre solidité, il arrivera un moment où, au vu de ces pressions, on finira par nous effondrer ».
Sameeha Majdalawieh poursuit son ascension dans les médias sportifs. Elle croit plus que jamais à la nécessité d’abandonner les idées préconçues pour pouvoir profiter du sport. Elle est également convaincue que, malgré les difficultés, les journalistes sportives de la région MENA sont capables de faire la différence dans ce domaine et de combattre les stéréotypes qui veulent museler les talents féminins.