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Victimes de violence, les Syriennes veulent se défendre

Selon une enquête menée par la Thomson Reuters Foundation, la Syrie se classe au troisième rang des pays les plus dangereux pour les femmes, à l’échelle mondiale. Après les bouleversements qu’a connu ce pays et le déclenchement de la guerre, l’insécurité s’est installée dans certaines régions. C’est dans ce contexte que diverses formes d’arts martiaux sont apparues dans les milieux féminins, en réponse à la situation sécuritaire dangereuse. Au cours des dernières années, la Syrie a formé une équipe de joueuses exceptionnelles, qui remportent désormais des championnats locaux et régionaux. 17 athlètes, entre femmes et hommes, ont pris part au Super Championnat Arabe des Arts Mixtes en avril dernier, à Damas. Face aux violences croissantes exercées contre les femmes, certaines Syriennes préfèrent développer la maîtrise de l’art d’autodéfense plutôt que celle des sports de combat. À travers les techniques de cette discipline, ces dernières entendent neutraliser l’agresseur, pour se protéger sans le blesser.
Syriennes

« Il y a quelque temps, j’ai frappé un jeune homme qui, sur sa moto, bloquait le passage. Tout le monde dans le quartier a appris cette nouvelle », témoigne Aya Al-Ahmad, championne de judo en Syrie, depuis 2015. Grâce au judo, elle a su se défendre et punir son agresseur, pour qu’il ne s’en prenne pas à une autre femme.

D’après Aya, qui a participé aux Championnat d’Asie de judo 2018, « l’engagement des filles dans les arts martiaux n’a rien à voir avec la situation en Syrie ». A ce propos, la jeune fille de 19 ans, déclare : « En ce qui me concerne, c’est ma passion pour les arts martiaux et le judo qui m’a incitée à pratiquer ce sport ».

La judoka de la sélection nationale syrienne a constaté un afflux croissant des filles de sa ville natale de Homs, vers le monde des arts martiaux. Cet enthousiasme s’est également fait sentir dans une autre région de la Syrie : il y a deux ans, la ville de Hama a accueilli le championnat de judo junior, au cours duquel 7 fillettes étaient en lice pour le titre.  Parmi elles, Tildra Ghazal Abbas, qui a remporté la médaille d’or dans la catégorie des + 37 kg.

 

Arts martiaux : combat ou autodéfense ?

La même observation est soulevée par Izza Attoura. En effet, la championne du monde de kickboxing, a indiqué que le nombre de femmes et de filles rejoignant les clubs d’arts martiaux est à la hausse. Cependant la star syrienne, également consultante auprès des Nations Unies en matière d’autoprotection et d’autodéfense, souligne qu’il faut faire la distinction entre les arts de combat et les techniques d’autodéfense. Elle explique que les arts de combat sont des sports de ring acquis après de nombreuses années de pratique et dont l’objectif est de vaincre l’adversaire par K.O. Au contraire, l’art de l’autodéfense est une réaction naturelle facile à apprendre et qui a pour but de parer le danger.

La différenciation entre les deux concepts a encouragé certaines familles syriennes à orienter leurs filles vers la pratique de l’autodéfense plutôt que les sports de combat. Toujours d’après Izza Attoura, qui a créé le programme d’autodéfense « Izzati », le terme « art de combat » aurait une connotation péjorative dans cette région ou le patriarcat subsiste encore. La société considère que sa pratique ne convient pas aux jeunes filles, contrairement au concept d’autodéfense qui est vu comme un moyen pour les filles de se protéger contre tout danger qui pourrait leur arriver. « Le programme Izzati est justement conçu dans cette logique », dit la championne de kickboxing, qui part du principeque les sports de combat ne permettent pas de se défendre de manière efficace. A cela, elle ajoute : « Un sport, comme la boxe, ne vous apprend pas à immobiliser quelqu’un qui saisit vos cheveux par-derrière pour vous attirer vers lui.   Et le kickboxing ne permet pas de neutraliser un individu qui essaie de vous attraper par la force pour vous jeter dans sa voiture. Les techniques d’autodéfense ont été précisément mises au point pour contrer ce genre d’agressions.

Noha Othman, qui réside à Qamishli, explique que « l’instabilité sécuritaire dans certaines régions est la raison pour laquelle un certain nombre de filles se sont mises à pratiquer les arts martiaux ». Elle s’est, elle-même, initiée au kickboxing pour apprendre à se défendre et à se protéger en cas de besoin, d’autant plus qu’elle a déjà été victime de violences. En 2020, elle décroche l’or en shadow-boxing, au championnat syrien.  « Toute petite, j’ai toujours voulu pratiquer ce sport au même titre que les hommes », a confié la championne.

 

Victimes de violence, les Syriennes veulent se défendre

En adoptant un discours rassurant et adapté à la mentalité prédominante dans la société syrienne, davantage de jeunes femmes ont été autorisées à s’inscrire dans des clubs sportifs pour apprendre les arts martiaux. Selon Izza Attoura, « la Syrie regorge d’athlètes féminines talentueuses en la matière ».

Voilà, peut-être, la promesse d’un avenir riche en succès sur la scène olympique et internationale !

 

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