C’était la deuxième participation aux Jeux Olympique pour la jeune nageuse de 23 ans. Les deux fois, Yusra concourrait sous la bannière de l’équipe olympique de réfugiés. La nageuse syrienne, qui vit désormais en Allemagne, est revenue à Tokyo avec le même rêve olympique qu’elle continue de vouloir exhausser malgré toutes les difficultés qu’elle a rencontrées dans la vie et dans l’eau.
« Je n’ai pas atteint mon objectif cette fois mais ma carrière ne fait que commencer. Je garde toujours en vue la prochaine étape », déclarait Yusra sur son compte Instagram, dès la fin de la compétition, en faisant allusion aux JO de Paris 2024.
L’histoire de Yusra avec la natation a commencé à Damas quand elle avait 4 ans. Elle qui a grandi dans une famille sportive avec un papa entraineur de natation, une maman naturopathe et des oncles tous nageurs. « Je pense que la natation était mon destin », disait la nageuse lors d’une interview en 2018.
Mardini a même disputé le championnat du monde en Turquie en 2012 pour la Syrie. Elle n’avait alors que 14 ans et c’était 3 ans avant son départ de Syrie à cause de la guerre qui ravage encore le pays.
L’été 2015, Yusra décide avec sa grande sœur Sara de quitter la Syrie. Leur amour pour la natation va leur sauver la vie ainsi que celles de dizaines de réfugiés qui étaient à bord de la même barque. En effet, la jeune fille et sa sœur n’hésiteront pas à se jeter à l’eau pour pousser le rafiot en train de couler avec à son bord une vingtaine de 20 migrants.
Elles vont nager pendant trois heures pour emmener la barque et les refugiés à bord, jusqu’à bon port. Elle continuera ensuite son périple jusqu’à Berlin où elle s’est installée.
Yusra raconte souvent son histoire car elle dit vouloir expliquer au monde entier que le sport lui a sauvé la vie. « La natation a donné un sens à ma vie et m’a aidée pendant ma période d’adaptation en Allemagne », explique la nageuse syrienne.
Après son périple pour fuir la guerre, commençait une nouvelle aventure, sportive cette fois. Yusra avait les yeux rivés sur Rio2016. Elle fut alors membre de la première équipe olympique de réfugiés dans l’histoire des JO. Même si l’idée d’être décrite comme réfugiée n’a pas été simple à accepter pour la jeune nageuse. Elle dit d’ailleurs que sa vision a changé quand elle est arrivée au Brésil pour les JO.
« Quand je suis arrivée en Allemagne, je n’aimais pas être désignée comme réfugiée. Mais tout a changé quand j’ai participé aux JO de Rio2016. Je me suis dit qu’il ne s’agissait plus de moi mais de millions de réfugiés que j’ai l’honneur de représenter. Je me suis dit, tu es là pour les sportives et les sportifs, tu es là pour nager avant tout ».
C’est après cette première participation olympique que Yusra a décidé de devenir la voix des réfugiés sur lesquels elle veut attirer l’attention, peu importe où ils vivent. Désormais elle défend leur cause et se bat pour leurs droits, ce qui lui a valu d’être nommée ambassadrice de bonne volonté du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés en 2017.