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Autisme : quels sports pour mon enfant ?

Révélation scientifique pour tous les enfants atteints du TSA (trouble du spectre de l’autisme, ainsi que pour leurs parents. Plusieurs expériences menées récemment ont révélé que la pratique d’une activité sportive contribuerait à l’amélioration des capacités comportementales des enfants autistes*. Ce trouble neurodéveloppemental complexe caractérisé par des difficultés comportementales et sociétales, frappe un enfant sur 10 dans le monde.
Autisme : quels sports pour mon enfant ?
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Les études susmentionnées ont prouvé que les sports collectifs traditionnels ne sont probablement pas le choix à privilégier pour les cas d’autisme. En plus de la dextérité, ces sports nécessitent des aptitudes de communication sur le terrain de jeu. Ce qui risque de compliquer la participation des enfants autistes.

Alors, vers quel sport orienter son enfant autiste ?

Oum Lamia (nom d’emprunt) a trouvé la solution pour sa fille. « Ma fille a changé depuis qu’elle s’est lancée dans la natation, il y a environ deux ans. Elle est devenue plus calme », confie -t-elle à Taja Sport. Lorsque Oum Lamia a découvert l’autisme de sa fille, alors âgée de 3 ans, elle a tout tenté pour l’aider à mieux aller. « Je lui ai ramené des instruments de musique, mais cela n’a pas eu un grand effet.  En revanche, le sport et plus particulièrement la natation,  a été magique pour elle », affirme la maman.

Lamia, 12 ans, a intégré il y a 2 ans une association de la société civile à Rabat. Un des membres lui propose alors de se mettre à la natation. Oum Lamia raconte qu’au départ, elle fut surprise par une telle suggestion, mais très vite, elle se convint d’explorer l’idée et d’inscrire sa fille en cours de natation. Les premiers signes de changement n’ont pas tardé à se manifester. La maman de Lamia a constaté que sa fille était davantage intégrée en société. « Je veux être nageuse et devenir championne », dit Lamia, qui parle tout le temps de sa passion pour cette discipline sportive.

D’après le psychologue Asaad Yassine Satti, l’autisme n’est pas une maladie mais un trouble du développement neurologique, qui apparait dès les premières années de la vie d’un enfant. Ce dernier indique : « Cela n’empêche pas pour autant une personne autiste de faire du sport. C’est même tout le contraire ! Selon le type de trouble autistique qui touche l’enfant et ses capacités, il est tout à fait possible de pratiquer des sports nécessitant de grands efforts physiques et mentaux ».

L’OMS a défini le trouble du spectre autistique comme « un ensemble de troubles divers caractérisés par des difficultés d’interaction sociale et de communication. D’autres caractéristiques de ces troubles sont des schémas atypiques d’activités et de comportements, tels que la difficulté à passer d’une activité à une autre, être absorbé par les détails ainsi que les réactions inhabituelles aux sensations ».

Selon la même source, les aptitudes et les besoins des personnes autistes varient et peuvent évoluer avec le temps.

Certaines personnes autistes peuvent être capables de mener une vie indépendante, mais d’autres ont de graves handicaps et nécessitent des soins et un soutien tout au long de la vie.

Des résultats probants

« Un nombre important de parents inscrivent leurs enfants dans des associations sportives qui adaptent leurs activités aux enfants autistes. Le résultat obtenu est significatif et clair, ce qui incite les parents à adhérer à la méthode », explique la maman de Lamia. Les associations de la société civile aident les parents à impliquer leurs enfants autistes dans des sports éducatifs, thérapeutiques et de compétition.

En ce qui concerne les sports de compétition, le Comité International Paralympique place la catégorie T20 au rang des compétitions mondiales. Cette catégorie est destinée aux athlètes ayant une déficience intellectuelle, y compris l’autisme. Parmi les obstacles observés chez les autistes dans la catégorie olympique T20, on retrouve la difficulté d’appliquer les consignes tactiques sur le terrain, notamment dans les salles de compétition surpeuplées.

Ayant travaillé sur les cas d’autisme chez les enfants durant 8 ans, le psychologue Asaad Yassine Satti souligne qu’il y a « une prise de conscience sur l’importance de l’exercice physique des enfants autistes.  Lorsque celui-ci souffre de troubles comportementaux, les médicaments seuls ne suffisent pas ; le traitement passe aussi par le sport.  La combinaison des deux est le meilleur moyen d’améliorer les problèmes comportementaux des enfants autistes ».

La plateforme internationale « Very well health » a établi, dans un rapport, une liste d’activités sportives adaptées aux enfants autistes.  Les disciplines recommandées sont : la natation, l’athlétisme, le bowling, l’équitation, la pêche, la randonnée, le cyclisme et les arts martiaux.

Mais comment savoir quelle activité convient le mieux à son enfant autiste ?   Avant toute chose, il faut que l’enfant manifeste de l’intérêt pour le sport choisi et que sa pratique l’amuse. Ensuite, certaines spécificités et traits de caractère de l’enfant peuvent aider à trouver pour lui le sport idéal.

Aime-t-il les animaux ?  Peut-être qu’il apprécierait de faire du cheval !

Est-il très actif ? Les disciplines qui lui permettent de se dépenser pourront lui correspondre. Pourquoi ne pas essayer la course sur piste ! Ou plus soft encore, le bowling.

Votre enfant autiste ne supporte pas le bruit ? Les sports où les sifflets sont utilisés sont à éviter. D’autres enfants ne tolèrent pas l’odeur que dégage le gazon. Dans ce cas, les sports sur pelouse sont déconseillés.

Pour conclure, avant d’inscrire son enfant autiste dans une activité sportive, il est préférable de consulter son médecin traitant et un kinésithérapeute au préalable.

 

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