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Faiza Haider : le football dans le sang

Dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, le dénominateur commun de la réussite sportive féminine réside probablement dans la capacité de ces femmes athlètes à s’affranchir des us et coutumes et des injonctions sociales. Faiza Haider fait partie de celles qui se sont battues pour leur passion sportive. Le pari était pourtant risqué pour cette Égyptienne, originaire de Louxor, une ville éminemment conservatrice, où les traditions l’emportent.
Faiza Haider
Une histoire de football : de la rue à l’équipe nationale

Le déménagement de sa famille à Helwan, dans le gouvernorat du Caire, marquera le début de son parcours sportif. C’est en effet, à cette période, que la jeune fille se lance dans le football. À Taja Sport, Faiza Haider raconte son périple : « À l’âge de 5 ans, je jouais au football avec les garçons, dans la rue, malgré tout ce qu’ont tenté mes parents pour m’en dissuader ».

En passant son temps de la sorte, Faiza n’entendait pas s’amuser seulement. Celle-ci avait trouvé dans le foot un moyen de gagner de l’argent. Elle remportait souvent ses matchs lorsqu’elle jouait pour une équipe. « Je cachais la part de l’argent que je gagnais dans des endroits à proximité de la maison, sous la terre ou les pierres pour que ma mère ne découvre pas mes activités », se rappelle la jeune femme.

Faiza usait de subterfuges pour pouvoir s’entrainer. Ainsi, elle accompagnait son petit frère à ses séances de football dans le centre de jeunesse de l’est de Helwan, prétendant vouloir porter son sac de sport. « Je profitais de la pause pour prendre le ballon et jouer à côté du stade. Le coach refusait de me faire participer à l’entrainement, en dépit de mon insistance », explique l’ancienne joueuse de la sélection nationale féminine égyptienne.

Faiza Haider avec Mohamed Salah
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Tout a basculé le jour où le centre de jeunesse a annoncé la création de la première équipe féminine de football. Âgée alors de 11 ans, Faiza Haider en devient sa plus jeune joueuse.

Croire en ses rêves

Tout au long de sa carrière sportive, l’Égyptienne a enjambé les moqueries et le harcèlement constants.   Comme ce jour de match amical où Faiza a été victime du dédain d’un confrère masculin, membre de l’équipe nationale égyptienne, dont la footballeuse a préféré taire le nom. Elle relate sa mésaventure : « J’avais bien joué lors de cette rencontre. J’y avais même brillé. Cela l’a mis dans une colère noire. Après le match, alors que je changeais mes chaussures, lui et ses coéquipiers ont remarqué ma chaussette qui était trouée. Ils se sont mis à se moquer de moi ».

Faiza Haider vivait une situation financière difficile et n’avait même pas les moyens de s’offrir des crampons. À l’époque, son entraîneur lui fait don d’une paire de souliers pour lui permettre de jouer.

Son expérience d’entraîneuse d’équipes masculines

Les obstacles pécuniaires n’ont pas empêché Faiza de mener une carrière sportive distinguée. Depuis sa création en 1998, l’équipe nationale féminine égyptienne de football accueille la jeune femme en son sein. Âgée alors de seulement 14 ans, elle poursuivra un long parcours au sein de la sélection nationale. En 2018-2019, la footballeuse remporte le seul titre de Premier League de l’histoire du club Al-Tayaran.

Elle s’oriente par la suite vers l’encadrement, en devenant coach parallèlement à son rôle de footballeuse. « J’ai fait mes débuts en tant qu’entraîneuse, en 2009, avec l’équipe Helwan. Dans le cadre d’un des tournois, j’ai mérité le titre de meilleur entraîneur, l’emportant sur 64 hommes », confie-t-elle.

Et d’ajouter : « J’ai fait un stage organisé par la Premier League anglaise et j’ai obtenu un diplôme de la Fédération espagnole de football. Je m’intéresse énormément aux programmes de formation en matière de football. J’aspire aussi à décrocher un doctorat en management, à l’issue de mes études ».

Faiza a connu un grand tournant dans sa carrière, lorsqu’en 2019, l’entraîneur du club masculin Goldi SC lui propose de collaborer avec lui en tant qu’entraîneuse adjoint. Elle réitère l’expérience avec le club de 4e division, Al-Shoulla FC, où elle coache son frère qui jouait dans la même équipe.

À ce propos, elle révèle ce qui suit : « Souvent, je plaçais mon frère sur le banc, ne lui autorisant parfois même pas de participer au match. Cela créait des tensions à la maison. En fin de compte, j’estime avoir réussi à contenir sa colère ».

Dans l’univers du football féminin, l’idole de Faiza Haider est l’Allemande Monica Stubb, l’entraîneuse de l’équipe saoudienne de football féminin. Haider s’apprête à coacher le Future Club en Premier League Women-Egypte cette saison. Défiant tous les obstacles, elle continue à écrire son histoire, inspirant bon nombre de femmes tournées vers le même objectif.

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